Mercedes : des efforts pour remonter une pente toujours raide
Plus de "zéro-ponton". Après les deux courses du début de saison, l'écurie allemande a décidé de changer son fusil d'épaule et de délaisser sa philosophie aérodynamique made in 2022 qui n'a pas porté ses fruits l'an passé. A l'aube du Grand Prix de Melbourne, Mercedes souhaite enfin s'imposer en suivant la trame entamée à Bahreïn.
Le concept lui-même de la voiture est donc revu à la loupe, son aérodynamisme, son plancher et sa forme. Le tout est de se montrer beaucoup plus compétitif à partir d'avril et de profiter de la faiblesse de Ferrari pour passer à la vitesse supérieure.
Une révolution en cours
"Il y a un écart important à combler pour rattraper les leaders", a récemment concédé Mike Eliott, directeur technique des Flèches d'argent. Tandis qu'effectivement, 49 points les séparent déjà de la première place, rien n'est joué et tout reste à faire. "Les ingénieurs sont occupés à étudier la voiture. Nous regardons aussi dans le monde de la simulation : est-ce que nous ciblons les bonnes choses, est-ce que nous poussons l’aérodynamique dans la bonne direction, est-ce que nous regardons les réglages mécaniques de la voiture ? Y a-t-il des choses qui nous échappent ? Que pouvons-nous apporter d’autre à la voiture pour la rendre plus performante ?".
Tous ces questionnements devraient modifier à terme les performances des Mercedes pour redevenir compétitifs auprès de Red Bull, et d'Aston Martin. "Il y a beaucoup d’énergie, de travail en cours. Nous commençons déjà à voir apparaître certains des développements qui nous permettront de revenir dans la lutte pour le titre", a confirmé Eliott, faisant référence à la soufflerie, normalement améliorée de ses monoplaces.
Il n'est donc pas à exclure que des modifications importantes fassent leur apparition rapidement, mieux designées et ressemblant à la RB19. Toto Wolff a par ailleurs déclaré qu'il ne s'agirait pas d'une "honte" lors du dernier Grand Prix (Djeddah). "L’an passé, on était trop bas, et cette saison, on est trop haut. Maintenant, on sait ce qu’on veut. À partir de ça, tout le reste va suivre en termes de fond plat, de carrosserie, etc", a assuré le "Team Principal" de l'écurie.
L'exemple à suivre est la réussite d'Aston Martin. La voiture verte est en effet à moitié basée sur le même standard que Mercedes. Sa boîte de vitesse, son moteur et sa suspension arrière sont quasiment les mêmes. En revanche, sa soufflerie, inventée par l'ex-aérodynamicien des Flèches Éric Blandin, semble être similaire mais plus performante. Le laboratoire est donc pleinement ouvert et actif pour garantir le meilleur pour le reste de la saison.
"Un meilleur équilibre" pour les pilotes
La Mercedes 2023 n'est pas forcément très maléable pour les pilotes, en atteste le positionnement de Lewis Hamilton sur les deux GP de début de saison (5e), ainsi que celui de George Russell (7e et 4e). Le caractère instable de la monoplace ne favorise pas l'optimalisation des résultats. Mais là aussi, les ingénieurs de l'écurie travaillent d'arrache-pied pour trouver un "meilleur équilibre".
"Nous attendons avec impatience la prochaine course à Melbourne, plus proche de l’Arabie Saoudite que de Bahreïn en termes de caractéristiques, et nous espérons donc avoir une voiture qui nous permettra de nous battre pour un podium. Si l’on peut trouver de la performance, nous ferons en sorte de la mettre en œuvre sur la piste", a soutenu Andrew Shovlin, le directeur de l'ingénieurie à Mercedes auprès de Nextgen-Auto.
De leur côté, les pilotes saluent de bons changements mais reconnaissent aussi être largués bien derrière Red Bull.
"On a probablement réussi à trouver plus de performance en une semaine qu'en presque un mois pendant l'hiver", a déclaré Russell après le GP d'Arabie saoudite. "Je me suis amusé en piste. La voiture se comportait bien. Et nous savons que nous avons encore de la performance en réserve pour les courses à venir".
Positiver et attendre les évolutions est le mot d'ordre à Mercedes. Ce qu'Hamilton a souligné aussi. "Nous avons obtenu d’excellents points pour l’équipe, George a terminé troisième et il a été incroyable. J’ai avancé aussi par rapport à ma position en qualifications et je suis vraiment reconnaissant d’être passé de la 7e à la 5e place. C’est bien, non ? La stratégie n’a pas vraiment fonctionné pour moi, la configuration de la voiture était un peu décalée. Mais oui, il y a beaucoup de choses sur lesquelles travailler, et il y a des points positifs à en retirer".