Nouveau rendez-vous manqué pour Ferrari après une nouvelle désillusion au Qatar
Deuxième derrière Red Bull la saison passée au classement des équipes, mais aussi des pilotes, avec le Monégasque Charles Leclerc dauphin du Néerlandais Max Verstappen, l'écurie italienne abordait le nouvel exercice avec la volonté de lutter pour les deux titres qui lui échappent depuis 2007 pour les pilotes (Kimi Räikkönen) et 2008 pour les constructeurs.
Raté : Red Bull a remporté le titre constructeurs dès le Grand Prix du Japon, et Max Verstappen a été sacré samedi au Qatar, à la faveur de l'abandon de son coéquipier Sergio Pérez lors de la course sprint.
Les premiers week-ends de la saison avaient déjà été catastrophiques pour Ferrari, avec deux abandons pour Leclerc lors des trois premières courses et seulement 26 points engrangés sur 132 possibles après trois épreuves. "Le début de saison a été difficile parce que les résultats n'étaient pas ce que l'équipe imaginait", a reconnu Vasseur auprès de l'AFP avant le Grand Prix du Qatar.
"Excès d'optimisme"
La saison de la Scuderia est-elle un échec pour autant ? "Chacun est libre de penser ce qu'il veut. Il y a peut-être eu un excès d'optimisme au début de l'année mais moi, je dois me concentrer sur ce qu'on fait, sur la capacité à travailler, à développer, à progresser et ça, je trouve que c'est plutôt bien", a souligné le patron de Ferrari.
Si les résultats sont bien en-deçà des attentes, Vasseur, qui reconnaît que des erreurs ont été commises, veut plutôt retenir la capacité de réaction de ses troupes.
"On aurait pu mieux faire. On aurait pu faire différemment. On a laissé échapper beaucoup trop de points. Pas que les pilotes, l'ensemble de l'équipe a laissé beaucoup trop de points en route", a-t-il concédé auprès de l'AFP. "Mais l'équipe a bien réagi après deux courses difficiles en début d'année. (…) Il y a toujours une vraie application sur le travail à réaliser, sur la résolution des problèmes."
Et les pilotes dans tout ça ? Ils ont parfois semblé avoir du mal à maîtriser une voiture trop capricieuse et ont dû prendre beaucoup de risques pour essayer de grappiller quelques millièmes.
"Ils ont fait globalement du bon travail. Mais je pense que les pilotes sont aussi arrivés, un peu comme l'équipe, avec un niveau d'attente qui n'était pas en corrélation avec le niveau de la voiture, donc ça les a forcés à un certain moment à peut-être surconduire", a estimé Vasseur.
"J'ai tout de suite compris qu'on ne pourrait pas se battre pour le titre. Ce n'est une situation dans laquelle j'aime être. Mais ça fait partie du boulot et je suis motivé à 200 % pour revenir au niveau de l'année dernière (…) et ramener l'équipe aux avant-postes", avait déclaré Leclerc à l'AFP avant le GP de Singapour, où la Scuderia avait mis fin au sans-faute de Red Bull avec la victoire de Sainz.
Des motifs d'espoir
Il y a toutefois des motifs d'espoir pour la Scuderia, qui a relevé la tête depuis l'été, à l'image du succès de Sainz ou de la belle performance à domicile à Monza début septembre, où les Ferrari avaient donné du fil à retordre aux intouchables monoplaces autrichiennes.
"Notre voiture est encore trop sensible aux paramètres extérieurs, ce qui la rend difficile à conduire", a reconnu Vasseur. "Mais on a quand même bien progressé là-dessus. On doit encore s'améliorer un peu partout pour aller chercher quelques millièmes."
Par ailleurs, depuis son arrivée, le dirigeant français a rapidement ciblé des secteurs où l'équipe devait recruter pour être encore plus compétitive à moyen terme.
"Fred m'a bluffé (…), il a été rapide à s'adapter et à comprendre où il fallait qu'on se renforce. Et on est exactement dans ce processus en ce moment, mais ça prend du temps. En tout cas la direction est la bonne. Maintenant il nous faut un petit peu de temps", a jugé Leclerc.
En attendant les recrues, qui arriveront en 2024 pour certaines et en 2025 pour d'autres, la Scuderia veut confirmer son redressement et a encore un objectif cette saison : la place de dauphin chez les constructeurs. La lutte avec Mercedes, actuellement deuxième, s'annonce intense lors des dernières courses.