"C'était ridicule", a lâché Fabio Quartararo après le Grand Prix d'Italie du week-end dernier, course à laquelle le Français a terminé 11e. Ces paroles résument à la fois bien les piètres performances de l'ancien champion du monde, et son état d'esprit. Après s'être séparé de son agent, Eric Mahé, Fabio Quartararo doit retrouver une stabilité s'il veut avoir l'espoir de rattraper son gros retard sur ses adversaires.
Un début de saison catastrophique
En l'espace de six courses déjà passées – et donc 12 avec les sprints, El Diablo n'est monté que sur un podium, lors du Grand Prix des États-Unis. Un triste constat qui démontre parfaitement les difficultés du pilote Yamaha en ce début de saison. Tantôt 7e, tantôt 8e, ou tantôt 9e, il pêche et stagne dans le ventre mou de la grille au plus grand désarroi de tous ses supporters.
Pourtant, à la rentrée, l'écurie du Français était "confiante" et "positive". Seulement, dès les premiers essais au Portugal, Quartararo a indiqué que "quelque chose n'allait pas". Et, de fait, cela lui a valu une médiocre 8e place.
Avançant progressivement dans la saison, on aurait pu croire que cela s'améliorerait, mais non. Sans puissance ni la vitesse nécessaire, il n'a pas pu déployer l'ampleur de ses talents. La nouvelle réglementation permettant la tenue de courses sprint tous les week-ends n'a pas non plus avantagé le pilote qui s'est souvent retrouvé exclu du maximum de points potentiel à glaner. Le même qui a ouvert un boulevard à Francesco Bagnaia pour mener le championnat avec 131 points seulement après quatre mois de compétition.
Sa situation ne s'améliorant pas de week-end en week-end, Quartararo admettait déjà à la mi-mai : "pour le moment, je ne pense pas au championnat parce que je pense que l'on est beaucoup trop loin pour le jouer". Un réalisme surprenant mais logique au regard des revers encaissés.
Et, même lorsqu'il a décidé de revenir aux réglages de 2021 au Mugello, le pilote s'est fait surprendre par un drapeau jaune lors de la 2e séance d'essais libres et n'a pas su riposter en Q1. Autant dire que l'alternative envisagée après quatre courses n'a pas tenu ses promesses. "Au final, on n'a pas d'amélioration", a-t-il résumé au Mans.
Yamaha et toujours la même problématique
"Sincèrement, mon objectif est de revenir petit à petit et de pouvoir me battre vraiment pour les bons résultats quand il faut", a affirmé El Diablo en mai dernier. Oui, mais comment le faire si la moto qu'il conduit reste limitée ? Pire, si l'on ne s'entend pas sur des décisions essentielles comme la nature des pneus à utiliser ?
En Italie le week-end dernier, Quartararo a réagi : "j’ai dit ce matin que je ne me sentais pas bien avec le pneu médium, mais l’équipe a dit que le soft ne tiendrait pas alors, on a pris cette décision. Je n’ai pas insisté cependant, je pense que c’était une grosse erreur de notre part. Sur le premier moment c’était difficile et c’est un choix que je devrais prendre plus personnellement à l’avenir". La tension est palpable, d'autant plus que son coéquipier, Franco Morbidelli, a fini devant lui au dernier Grand Prix.
"Il faut continuer à donner son maximum et même si là c’est dur en ce moment, il ne faut rien lâcher. Il faut s’améliorer surtout sur des choses que l'on peut faire vraiment parfaitement sur des choix de pneus sur des pressions de pneus…", a proposé le pilote.
Il avait, auparavant, déjà critiqué l'aérodynamisme de sa moto, ainsi que l'équilibre entre les pièces. En l'état actuel des choses, la Yamaha YZR-M1 ne rivalise pas avec les meilleures Ducati de la grille.
Seul le temps prouvera si les ingénieurs sont capables de trouver une solution... Et, Quartararo, s'il peut remonter la pente ou non. Il a prochainement rendez-vous avec le Grand Prix d'Allemagne, ce week-end.
