Marc Marquez veut continuer "à (se) battre pour des titres"
Dans une interview à l'AFP accordée en marge du Grand Prix de Saint-Marin disputé ce week-end, l'Espagnol de 30 ans – que les dernières rumeurs envoient chez Ducati Gresini en 2024 –, a également évoqué son avenir chez Honda, en manque de performances face aux autres constructeurs de la grille.
QUESTION : Comment définiriez-vous vos dernières saisons depuis votre dernier titre en 2019 ?
RÉPONSE : "Les trois dernières saisons ont été un cauchemar. Depuis 2020 et ma blessure (Marquez s'est fracturé l'humérus lors de la première course de l'année et a manqué l'intégralité de la saison, ndlr), ça a été très difficile. D'abord au niveau de ma condition physique – même si maintenant ça va beaucoup mieux. Mais les résultats ne suivent pas. C'est évident que pour quelqu'un qui a gagné de nombreuses fois, c'est difficile de faire face à cela. C'est même parfois difficile de garder la motivation. Mais avec l'équipe, nous travaillons ensemble pour essayer de revenir aux avant-postes à l'avenir".
Q : L'avenir justement, vous êtes officiellement engagé avec Honda jusqu'à fin 2024. Comment voyez-vous votre futur ?
R : "J'espère que j'en ai encore pour de nombreuses années, mais pour rester en MotoGP, je dois me sentir compétitif. Être compétitif signifie se battre pour les cinq ou sept premières places à chaque course. Aujourd'hui, on a beaucoup de constructeurs différents, beaucoup de pilotes différents qui sont très rapides. Nous travaillons dur avec Honda afin de trouver la meilleure solution pour être compétitif en 2024. En 2025, nous verrons".
Q : Avez-vous été en contact avec d'autres équipes ?
R : "Dans le paddock – pas seulement aujourd'hui, mais aussi par le passé –, on a des contacts. Tout le monde connaît tout le monde, donc on a des contacts avec d'autres équipes et les autres équipes nous contactent pour connaître notre situation. De mon côté, j'essaie simplement de trouver le meilleur moyen d'être de nouveau au sommet. Et je cherche à le faire avec Honda. Nous verrons si c'est possible".
Q: Pensez-vous revenir un jour au sommet de votre sport ?
R: "Dans les mois à venir ? Non. Dans les années à venir ? Je l'espère. Nous sommes très loin du compte. Si, pour l'instant, c'est impossible de gagner régulièrement, j'espère y parvenir de nouveau dans les années à venir".
Q : Et battre d'autres records ?
R : "J'essaierai. Si je suis ici, c'est parce que je veux être de nouveau compétitif et je veux me battre pour des titres. Nous verrons si nous gagnerons ou non. Mais au moins, si on est dans les cinq premiers et que l'on se bat à chaque course, alors on a une chance de gagner et de se battre pour le championnat".
Q : D'où vient votre motivation aujourd'hui, si elle ne vient plus des résultats ?
R : "La motivation vient de ma passion. J'aime toujours beaucoup piloter, mais c'est vrai que piloter sans faire de bons résultats, c'est plus difficile. Quand j'ai eu ma fracture au bras, j'avais très mal, c'était donc davantage compliqué de garder la motivation. Aujourd'hui, ce qui est plus compliqué, c'est de gérer la frustration car je vais bien mais les résultats ne suivent pas. On commence alors à douter de soi et on se dit 'Peut-être que je ne suis pas assez bon'".
Q : Avant votre quatrième et dernière opération du bras mi-2022, toujours liée à votre fracture de 2020, vous songiez à tout arrêter. Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?
R : "J'étais très inquiet car je n'appréciais plus faire de la moto, je ressentais beaucoup de douleur dans le bras. Les week-ends de GP, je me disais que j'allais beaucoup souffrir, que ce ne serait pas un bon moment. C'est pour cette raison que j'ai hésité à continuer, la douleur était très forte. La passion était là, mais elle n'était pas suffisante. Mais après cette opération, c'est allé de mieux en mieux".
Propos recueillis par Hélène DAUSCHY