Un duel Bagnaia-Quartararo pour animer la première de l'année au Portugal ?
Pour le nouveau n°1 de la grille - un numéro qu'il a choisi après avoir ravi en novembre sa première couronne en catégorie reine -, toutes les conditions sont réunies pour démarrer la saison en trombe sur le tracé de Portimao : "C'est un circuit que j'aime et où, en général, je suis rapide", assure l'Italien.
Rapide, Pecco Bagnaia l'est assurément dans la région de l'Algarve. Avec Ducati, le pilote de 26 ans a fini la pré-saison en patron à l'issue des derniers essais hivernaux ici même à Portimao, il y a deux semaines. Il s'est adjugé le meilleur temps - et mieux : il a battu le record du tour du circuit qu'il détenait depuis 2021.
Gare toutefois au Français Fabio Quartararo (Yamaha), vainqueur de la dernière édition du GP. Sur le tracé de Portimao, l'avantage est au champion du monde 2021 qui s'y est imposé à deux reprises en MotoGP - contre une pour Bagnaia.
Rétrogradé l'an dernier au rang de vice-champion, Quartararo aura certainement l'envie d'asseoir à nouveau son autorité pour cette première de l'année, après avoir abandonné le titre à son rival. Mais devra pour l'heure composer avec une Yamaha qu'il n'estime toujours pas à la hauteur de ses ambitions: "On a progressé au niveau du moteur (...) mais ce n'est pas assez (...), nous sommes encore loin de ce que nous devons avoir sur la moto", a-t-il déploré jeudi.
22 pilotes
Pour sa première saison au guidon d'une Ducati d'usine, le coéquipier et compatriote de Bagnaia Enea Bastianini est également attendu pour tenir tête aux favoris même si le circuit portugais n'a jamais vraiment souri au pilote de 25 ans. L'Italien n'y a jamais fait mieux qu'un 9e place en MotoGP.
L'octuple champion du monde Marc Marquez (Honda), revenu en piste en septembre dernier après trois années noires marquées par la blessure et des problèmes de santé, aura, lui, à cœur d'arracher sa 60e victoire dans l'élite. "De retour en pleine forme", selon Honda, l'Espagnol n'est cependant pas encore totalement convaincu par les performances de sa machine.
"Certaines choses que l'équipe s'attendait à voir fonctionner en piste n'ont pas marché", avait-il déploré à l'issue des tests de pré-saison. "Nous ne sommes actuellement pas en mesure de disputer le titre", a-t-il aussi reconnu ce jeudi.
Il ne faut pas non plus écarter les KTM du Sud-africain Brad Binder et de l'Australien Jack Miller, ancien coéquipier de Bagnaia l'an dernier chez Ducati. Ni les Aprilia des Espagnols Maverick Vinales et Aleix Espargaro, 4e surprise du championnat en 2022.
Aprilia aura d'ailleurs deux motos de plus dans ses rangs cette année avec l'équipe RNF (ex-Yamaha), désormais équipée par la marque italienne. Pour cette première course dans le giron Aprilia, l'équipe comptera sur le régional de l'étape, Miguel Oliveira (ex-KTM), vainqueur à Portimao en 2020.
En raison du départ de Suzuki en fin de saison dernière, 22 pilotes (contre 24 en 2022) seront cette année sur la grille de départ qui, à la faveur d'un important jeu de chaises musicales entre les équipes, se retrouve pas mal chamboulée.
Le sprint, une première
C'est la première fois depuis 2006 que le championnat du monde MotoGP commence en Europe. Le GP du Qatar ouvrait traditionnellement la saison depuis 2007 mais le circuit de Lusail est actuellement en travaux.
Autre révolution, le championnat testera à Portimao le sprint, un format de course disputé le samedi lors de chaque week-end de Grand Prix. Concrètement, le sprint représente l'équivalent en distance de la moitié du Grand Prix disputé le dimanche et offrira aussi jusqu'à 12 points supplémentaires au championnat, en plus des 25 points attribués le lendemain au vainqueur lors de la course principale.
Au Portugal, les premiers tours seront donc cruciaux selon Bagnaia : "Nous devrons travailler au mieux dès le départ (...). Nous allons devoir nous habituer à aborder le week-end d'une manière différente", afin d'engranger un maximum de points dès les premières courses. Et cultiver l'espoir de conserver sa couronne mondiale.