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Neuville va jouer la prudence mais Hyundai doit contrer Toyota selon Abiteboul

Flashscore, avec AFP
Cyril Abiteboul en juin dernier.
Cyril Abiteboul en juin dernier.NIKOS KATIKIS/DPPI via AFP
"Il faut trouver une façon d'aligner les intérêts" de Thierry Neuville, leader du championnat du monde des rallyes WRC, et de Hyundai également à la lutte pour le titre des constructeurs, avant l'ultime épreuve au Japon à partir de jeudi, souligne à l'AFP Cyril Abiteboul, le patron de l'équipe sud-coréenne.

Question : Comment allez-vous gérer ce dilemme avec Neuville en tête mais son équipier chez Hyundai Ott Tänak gardant ses chances pour le titre ?

Réponse : "Avec 25 points d'avance sur Tänak et 40 points sur le premier de chez Toyota qui est Elfyn Evans, je pense qu'il a une avance suffisamment confortable pour être capable de gérer son rallye et c'est bien évidemment ce qu'il va faire. Nous, nous sommes dans une situation un peu compliquée car, d'un côté, on comprend complètement qu'il a besoin de sécuriser les choses en faisant tout pour éviter l'abandon. Cela serait très pénalisant pour lui dans son match face à Ott qui, lui, pourrait +performer très fort+ et marquer 30 points. Dans ce cas, on pourrait avoir une inversion des positions dans cette dernière manche du championnat. Thierry va forcément jouer la prudence pour éviter l'abandon – mais nous, en tant que constructeur, on ne peut pas se le permettre. Il faut donc qu'on arrive à trouver une stratégie d'équipe pour arriver à contrer l'attaque de Toyota (deuxième du championnat, à seulement 15 points de Hyundai, ndlr) qui sera très puissante. Toyota est d'une manière générale très fort et encore plus sur son sol, il faut donc trouver une façon d'aligner les intérêts tout en étant en même temps très réalistes sur ce que Thierry veut faire et a besoin de faire."

Q : Y-aura-t-il des consignes d'équipe ?

R : "On n'a pas un pilote affirmé comme 'Numéro Un'. On a quand même avec Thierry un pilote qui a mené le championnat depuis le début – et dès la première manche au Monte Carlo, où il a pris un départ admirable et a fait une course exceptionnelle. Cela ne serait que justice qu'il termine le championnat dans cette position. Mais c'est le sport qui aura le dernier mot. En revanche, là où les consignes d'équipe ont leur place, c'est dans les stratégies que l'on peut déployer face à Toyota et donc le niveau de risque que l'on va autoriser à prendre aux uns et aux autres au cours de ce weekend qui va être très long. En plus, le Japon est toujours un rallye très piègeux. Lors de la dernière édition il y a eu des intempéries assez monstrueuses, donc il va falloir rester alerte dans la façon dont l'on va gérer la stratégie."

Q : Comment voyez-vous l'avenir du WRC ?

R : "On est en train de définir les grands principes du futur règlement qui entrera en vigueur en 2027 avec comme objectif numéro un d'avoir plus de participants, plus de constructeurs, plus de pilotes. Il est clair qu'il faut taper très fort sur la réduction des coûts. Le niveau d'investissement requis pour être compétitif est très élevé et augmente tous les ans. Il faut donc absolument simplifier les voitures, réduire tout ce qui est consommable et probablement simplifier un petit peu techniquement ces voitures pour qu'elles soient plus accessibles pour les constructeurs, mais aussi pour les pilotes. On voit bien qu'on a seulement une poignée de pilotes qui sont réellement capables de se battre pour des victoires et ce n'est pas suffisant parce que les voitures vont très, très vite et cela coûte très cher aussi de former les pilotes. Si on fait baisser le coût des voitures c'est bien pour les constructeurs, c'est bien pour les pilotes et cela redynamise le sport."

 

Propos recueillis par Jean-Louis DOUBLET

France gouvernement

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