Stage express, infirmerie pleine et enjeux partiels pour les Bleus
Allô Deschamps, bobos
Avoir déplacé la Coupe du monde en automne (20 novembre - 18 décembre), pour esquiver les chaleurs étouffantes du Qatar, bouscule le calendrier habituel des championnats, gelés juste avant le départ des sélections à Doha.
L'habituel stage de préparation d'avant-tournoi passe à la trappe, cette fois. Et comme il n'y aura pas non plus de matches internationaux au mois d'octobre, septembre devait servir de galop d'essai final pour la bande de Didier Deschamps.
Las, le patron des champions du monde en titre est noyé sous une pluie d'absences. En plus de celle de Paul Pogba, convalescent après son opération du genou droit, il manque d'autres indéboulonnables comme Presnel Kimpembe, Lucas Hernandez, N'Golo Kanté, Kingsley Coman et Karim Benzema.
La déveine a pris une tournure quasi comique en fin de semaine: Adrien Rabiot, pas remis d'une blessure musculaire, a cédé sa place à Boubacar Kamara... lui-même blessé vendredi et contraint au forfait, remplacé par Jordan Veretout.
Des bizuths en embuscade
Sans cette cascade d'absences, les Monégasques Benoît Badiashile et Youssouf Fofana n'auraient probablement pas été invités au Château de Clairefontaine, lundi. A eux d'en profiter, car même si leur temps de jeu sera limité, ils auront les entraînements et la vie de groupe pour s'exprimer.
Badiashile supplée numériquement Kimpembe et Hernandez, défenseurs centraux gauchers comme lui, en doublant Clément Lenglet (15 sélections), au temps de jeu retrouvé à Tottenham. Fofana a aussi grillé la politesse à des milieux déjà capés et retrouve son ancien binôme monégasque Aurélien Tchouaméni, désormais au Real Madrid.
Le troisième novice, Randal Kolo Muani, est peut-être celui qui a le plus à gagner. "Il amène de la présence, de la profondeur, avec une bonne efficacité, beaucoup de qualités", a relevé Deschamps à propos du nouvel avant-centre de l'Eintracht Francfort. L'ex-Nantais "ne croyai(t) pas" être appelé en sélection, mais maintenant qu'il y est, "il y a une carte à jouer", a-t-il glissé sur TF1.
Des revenants aux dents longues
Trois "Espagnols" reviennent à Clairefontaine après une longue absence, à commencer par Ousmane Dembélé, parti de l'Euro-2021 sur blessure, et rayonnant depuis plusieurs mois au Barça. Le tout jeune papa "joue à un très haut niveau", selon son entraîneur Xavi, et son retour chez les Bleus s'inscrit probablement sur la durée.
Disparus de longue date, les Madrilènes Ferland Mendy (mars 2021) et Eduardo Camavinga (octobre 2020) ont l'espoir de monter dans l'avion pour Doha pour des raisons différentes: l'arrière gauche a chipé la place du régulier Lucas Digne, pourtant disponible, et le milieu a le talent et le temps de jeu pour s'imposer dans la rotation tricolore.
Pour Olivier Giroud, la fenêtre de septembre n'offre qu'une ouverture limitée vers le Mondial. Son rappel est dû, comme en mars, au forfait de Karim Benzema. Or, associer les deux n'est pas une option pour Deschamps: Giroud (112 sélections, 48 buts), titulaire au Mondial-2018, ne peut redevenir une simple doublure qui se "contente de miettes", a-t-il redit auprès de Téléfoot.
Eviter le déclassement
Si les 23 Bleus convoqués ont tous des choses à prouver, individuellement, ce stage comporte également un enjeu collectif non négligeable.
La France, tenante du titre déchue, s'est complètement loupée en juin (deux défaites, deux matches nuls) et la voilà au bord du précipice en Ligue des nations. Dernière du groupe, elle doit éviter de nouveaux faux pas contre l'Autriche au Stade de France et à Copenhague face au Danemark, sous peine de subir une indigne relégation en deuxième division de Ligue des nations.
D'autant que finir lanterne rouge du groupe priverait la France du statut de tête de série pour les qualifications à l'Euro-2024.