Stéphane da Costa, un retour pour valider le maintien de la France au Mondial de hockey sur glace
C'est un retour espéré depuis plusieurs semaines et il sera effectif pour du Mondial Élite qui débute ce samedi pour l'Equipe de France. Stéphane da Costa était écarté de la sélection depuis plusieurs années car il évolue depuis 2014 en Russie (excepté un intermède en 2017-2018 à Genève). Ancien joueur de NHL (Senators d'Ottawa), l'attaquant a rallié la puissante KHL, le championnat qui regroupe des franchises de plusieurs pays de l'Est. Cette ligue est à la fois très cotée et très puissante, une référence en la matière.
Une décennie en Russie
Pour da Costa, la Russie est son quotidien depuis une décennie et il est un cadre de l'Avtomobilist Iekaterinbourg où il dispute sa quatrième saison (2018-2019 et depuis 2021). Trois fois All-Star de KHL (2016, 2019 et 2020), il n'a plus disputé une compétition internationale avec les Bleus depuis 2018. Outre l'absence de la France aux derniers Jeux olympiques, l'invasion de l'Ukraine en 2022 a conduit à l'interdiction pour les sportifs hexagonaux établis en Russie de représenter la France. En basket, Thomas Heurtel est persona non grata depuis qu'il a signé au Zenit, quelques jours après avoir attesté sur l'honneur, au même titre que les autres sélectionnables, qu'il ne rejoindrait pas un club russe.
Si le meneur a persisté et signé à plusieurs reprises, ce qui l'a mis hors-jeu définitivement pour le Mondial et les JO, la situation est différente pour da Costa. D'une part, il n'est pas arrivé après l'invasion. Par ailleurs, la KHL est dominée par la Russie et Iekaterinbourg a été sorti au 7e match des demi-finales par le Metallurg, futur champion. Même s'il a prolongé avec son club l'année dernière jusqu'en 2025, sa situation s'est clairement réchauffée depuis mars. Le sélectionneur Philippe Bozon l'a incorporé dans la première pré-liste pour les Mondiaux publiée en mars. Un mois plus tard, da Costa a annoncé son grand retour, après deux ans de suspension, et trois après son dernier match en Bleu, une défaite contre la Lettonie qui a coûté la qualification olympique.
Retour validé par la ministre et la fédération internationale
Pour revenir avec la sélection, da Costa a travaillé de concert avec Pierre-Yves Gerbeau, le président de la fédération française, pour convaincre Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques. "Ça n'a pas été un sujet facile, cela a pris du temps, a expliqué Gerbeau dans les colonnes de L'Equipe. Nous avons longuement discuté. Au début du conflit, il avait été décidé de ne plus sélectionner Stéphane ni Yohann (Auvitu, qui avait signé une saison au Neftekhimik Nijnekamsk en août 2022 et redevenu éligible depuis son arrivée à Vitkovice, en République tchèque). Mais la ministre m'avait aussi dit de voir comment ç'allait évoluer et qu'elle regarderait les exceptions".
L'attaquant a écrit une lettre à AOC "rappelant qu'il ne s'était jamais positionné sur la guerre, qu'il ne mélangeait pas sport et politique, et qu'il s'était assuré que personne ne parlerait pour lui. Il a aussi expliqué ce qu'était la KHL, de loin, après la NHL, la meilleure ligue professionnelle", pour reprendre les termes de Gerbeau. La réintégration de da Costa a été validée par la fédération internationale et cette décision est tout sauf anodine pour l'Equipe de France qui cherchera à se maintenir parmi l'élite du hockey sur glace mondial en ne terminant pas dernier de son groupe. Buteur contre l'Allemagne en match de préparation, il a déjà montré qu'il était opérationnel et motivé.