Strict minimum et essais maximums au Tournoi de France pour les Bleues
Les Tricolores ont emballé le dernier quart d'heure de la rencontre sans trouver la faille, après avoir longtemps couru après le ballon et leurs idées. Déjà sacrées en 2020 et 2022, elles se contenteront d'un nouveau titre dans la compétition créée par la Fédération française de football.
Au stade Raymond-Kopa, bien garni pour l'occasion (11 445 spectateurs), Corinne Diacre a poursuivi ses expérimentations tactiques en redonnant les clés de l'équipe à une majorité de cadres habituelles, rompant avec la revue d'effectif opérée contre le Danemark (1-0) et l'Uruguay (5-1).
La sélectionneuse a fait du Tournoi de France un laboratoire à essais, comme annoncé, en vue de la Coupe du monde l'été prochain en Australie. Et, comme lors des deux matches précédents, cela s'est ressenti sur la performance globale, tantôt timide, tantôt insipide, de ses troupes.
Adepte du "verre à moitié plein", la patronne des Bleues a eu le mérite d'innover à travers toute cette compétition amicale, quitte à placer certaines joueuses dans un rôle peu habituel, et elle se satisfera probablement des enseignements obtenus.
Mardi, elle a mis en place une animation assez inédite sous son mandat, débuté en 2017, avec un système hybride mutant selon les situations: une arrière-garde à trois joueuses en phase offensive, à cinq au moment de défendre face aux montées de balle adverses.
L'animation tactique est apparue perfectible et pas toujours adaptée aux joueuses alignées. L'ailière Sandy Baltimore, notamment, n'a pas toujours été au mieux dans ses replis défensifs, avant sa sortie sur blessure (jambe gauche) en fin de première période.
Diani imprécise
Le milieu de terrain n'a guère pesé, à l'image de Charlotte Bilbault, et la prestation générale n'a pas semblé très ambitieuse face à des Norvégiennes qui, sans leur Ballon d'Or 2018 Ada Hegerberg (en phase de reprise avec l'OL), avaient pour objectif principal d'exploiter les erreurs tricolores.
Les Scandinaves ne s'en sont pas privées et Guro Reiten a procuré deux grands frissons à Pauline Peyraud-Magnin, sauvée par un poteau (44e) et sa barre transversale (45e) dans des actions où ses défenseures, notamment la quasi-novice Maëlle Lakrar, ont été trop attentistes.
Offensivement, les Bleues ont peiné à organiser des transitions collectives de qualité, tentant trop souvent de faire la différence sur des initiatives personnelles.
Kenza Dali a par exemple testé la gardienne de loin (5e) et tiré des coups de pied arrêtés pour la tête de Wendie Renard (26e, 27e). Baltimore, partie de la moitié de terrain française, a aussi décroché une belle frappe (35e), sortie de la lucarne par la portière norvégienne.
Positionnée avant-centre, un poste auquel elle goûte peu, Kadidiatou Diani s'est aussi montrée trop hésitante ou imprécise malgré plusieurs tentatives.
Au rayon des individualités, la revenante Estelle Cascarino a tiré en revanche son épingle du jeu pour sa troisième titularisation en trois matches. La soeur jumelle de Delphine, revenue en sélection après quasiment deux ans d'absence, a livré une copie honorable à la fois comme axiale et latérale gauche.
Les Françaises poursuivront leur préparation au Mondial en recevant la Colombie et le Canada, les 7 et 11 avril à Clermont-Ferrand et au Mans.