Sur la route des Jeux : la confiance, ciment du binôme Héloïse Courvoisier - Anne Henriet
Après avoir longtemps pratiqué l'aviron, cette athlète parisienne de 26 ans a percé dans le triathlon. Jusqu'aux Jeux paralympiques de Paris, du 28 août au 8 septembre 2024, elle raconte son parcours à l'AFP.
Lors d'un triathlon, les deux sportives sont reliées par un lien élastique au niveau de la jambe pour la natation, de la taille pour la course à pied et elles pédalent en tandem pour le vélo.
Trouver un guide est plus ou moins facile "selon son niveau et ce qu'on souhaite faire". "C'est tout de suite plus compliqué de trouver quelqu'un pour un projet de haute performance, il faut que la personne ait le niveau, l'envie, le temps. On ne peut pas demander à n'importe qui de guider pendant une course", déclare à l'AFP l'athlète dans ce cinquième épisode de cette série consacrée à sa préparation aux Jeux paralympiques.
Les guides sont souvent des triathlètes, de niveau international, spécialistes de la longue distance --les para-athlètes courent sur une courte distance (750 mètres de nage, 20 km de cyclisme, 5 km de course). "Des associations et la fédération peuvent mettre en relation avec des volontaires", précise Héloïse Courvoisier.
Pour elle, le choix s'est fait "naturellement". Le compagnon d'Héloïse, Thibaut Rigaudeau, est, lui aussi, para-triathlète. Et la guide d'Héloïse, Anne Henriet, est en couple avec le guide de Thibaut… Les deux femmes ont fait connaissance lorsque leurs compagnons s'entraînaient ensemble, après le premier confinement. Le couple de para-athlètes vit à Boulogne-Billancourt, à côté de Paris, le couple de guides réside à plus de 350 km, à Dole, dans le Jura.
Tempéraments différents
"Entre les weekends, les stages, nous nous entraînons ensemble à peu près une semaine par mois. Plus on passe de temps avec son guide, meilleur le binôme sera. Et mieux on connaît la personne, plus on peut lui faire confiance. A vélo, avoir confiance en la personne qui pilote est hyper important, car à l'arrière on ne contrôle rien".
"Anne et moi, nous nous entendons bien mais nous avons des tempéraments différents. Nous ne gérons pas le stress de la même façon notamment. Lors d'une course, Anne analyse tout, tout le temps, alors que je préfère analyser en amont et ne pas y repenser ensuite. Lors de nos premières courses, elle me décrivait ce qui se passait après le départ mais cela faisait monter mon stress, je préfère ne pas savoir. Nous construisons les choses un peu différemment mais dans la même direction".
Sans guide, impossible pour elle de participer à une compétition. Par précaution, elle travaille donc avec une remplaçante, Aurélia Boulanger. Les deux sportives ont effectué début octobre leur première course en binôme au Portugal, où elles ont décroché la deuxième place.
"La course s'est hyper bien passée, même s'il nous manquait forcément des petits automatismes. Avec Aurélia, nous nous connaissons depuis longtemps car nous sommes dans le même club, mais nous ne nous étions jamais entraînées ensemble jusque-là".
"Certaines choses évidentes pour moi et ne l'étaient pas pour elle, car nous ne pratiquons pas le triathlon sur la même distance. Elle m'a par exemple demandé à quel moment nous mettrons les chaussettes pour courir, importantes pour éviter les blessures en longue distance causées par les frottements. En courte distance, nous n'en portons pas car chaque seconde compte. J'avais donc quelques petites infos à lui donner pour la guider aussi pendant la course !".