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Sur la route des Jeux - le mental : "le stress est revenu puissance 10 000"

Marie Wattel durant les Championnats de France à Chartres.
Marie Wattel durant les Championnats de France à Chartres.KEMPINAIRE STEPHANE/KMSP via AFP
Depuis janvier 2021, l'AFP a suivi quinze sportifs et para-sportifs français et étrangers pour un carnet de bord de leur parcours jusqu'aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris. À l'approche des évènements, leurs récits sont regroupés par thématique, témoins du chemin sinueux qui les a menés, ou pas, à Paris 2024.

Dans ce neuvième épisode, quatre sportifs évoquent le mental et la pression, et leur façon de gérer ces incontournables du haut niveau.

Mathilde Lamolle (27 ans, tir), qualifiée au tir au pistolet à 25 m

En août 2023, aux Mondiaux de Bakou, sa valise de matériel s'égare lors d'une correspondance.

"Je travaille (en attendant sa valise) avec le pistolet de ma coéquipière. Mais les armes sont spécifiques. Je n'ai pas ma crosse, sur laquelle on a des appuis particuliers. Il y a aussi le réglage de la détente, la répartition du poids, tout ce qui est fenêtre de viseur, etc. Je tire quand même quelques cartouches, mais pas beaucoup, parce qu'elles ne sont pas arrivées non plus. Ce sont mes collègues qui se cotisaient pour m'en laisser quelques-unes…"

"Et puis je suis myope. On a des lunettes de tir spécifiques, avec un cache-œil, je ne les ai pas. Donc j'ai essayé d'en installer un sur d'autres lunettes, une vraie galère ! Je n'ai pas non plus ma ceinture ni mes chaussures de tir, dans lesquelles il y a des semelles spéciales… Donc c'est vraiment du bricolage alors que c'est un championnat du monde."

"Finalement, je n'ai reçu mon pistolet que le matin de la compétition. J'avais beaucoup stressé et paniqué en amont et à un moment, je me suis dit qu'une fois que j'aurai mes armes, le stress serait évacué. Mais en fait pas du tout, il est revenu puissance 10 000 ! Je n'avais plus aucun point de repères, les sensations ne sont pas revenues. J'avais puisé tellement d'énergie pour gérer cette histoire de matériel, pour me dire que ça n'était pas si grave, que quand je suis arrivé sur le pas de tir, même si j'y croyais à fond, ça n'a pas suffi. Il y avait eu quatre jours d'ascenseur émotionnel et j'avais laissé trop d'énergie mentale en route. Je n'étais plus lucide, ce qui est le plus important en tir."

Marie Wattel (26 ans, natation), qualifiée sur 100 m papillon et 100 m nage libre

"Mon préparateur mental m'a demandé récemment ce qui me donnerait la meilleure chance de gagner à Paris. Je pense que ce serait déjà de gagner un an avant (aux Mondiaux)", expliquait-elle en mars 2023, avant de finir 6ᵉ du 100 m papillon aux Mondiaux de Fukuoka en juillet de l'année dernière.

"Gagner est quelque chose d'important pour moi. Chacun construit sa confiance à sa façon, mais moi, je ne suis pas quelqu'un qui perf' toute l'année, et donc je suis souvent dans le doute, jamais très sereine. C'est vrai que ça me permet aussi de me remettre en question, d'analyser, mais ce qui me confirme que je vais dans le bon sens, ça reste de nager vite. J'en ai besoin."

Thibaud Briet (24 ans, handball), en attente de sélection

"Depuis ma première année professionnelle à Nantes, je travaille individuellement mon mental avec quelqu'un qui s'appelle Nicolas Lecoq : je suis arrivé à un point où tous les joueurs ont la technique, maîtrisent la tactique et sont prêts physiquement, donc le mental peut faire la différence."

"On travaille beaucoup sur le cognitif, la prise d'informations et son traitement par des exercices très simples à mettre en pratique. Cela se passe en visioconférence. Par exemple, il y a un exercice dans lequel à chaque couleur correspond une direction: il me dit rouge et le plus rapidement possible, je dois indiquer de la main ou du pied la direction, et ceci enchaîné toutes les demi-secondes."

"Chaque séance dure une heure, on s'adapte et on part parfois dans des délires très profonds. En début de saison ou pendant sa préparation, j'en fais une ou deux par semaine. Puis, pendant la saison où je joue deux fois par semaine, une seule fois par mois, car ça prend pas mal d'énergie."

Gergely Siklosi (Hongrois, 26 ans, escrime/épée), qualifié

"Je pense avoir naturellement une très bonne capacité d'adaptation à la pression. Et j'ai aussi travaillé sur ce point avec des psychologues ces sept dernières années. On parle notamment de ce qui peut arriver si je perds, ou si je gagne. J'analyse la situation, et je comprends que le plus important est que mes amis, mes parents ou ma copine m'aimeront toujours si je perds. Finalement il ne se passerait pas grand-chose, à part une blessure à l'égo. Si on arrive à mettre cela de côté en essayant d'apprécier ce que l'on fait, peu importe le sport, ça permet de chasser la pression."

France gouvernement

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