Sur la route des Jeux : pour Héloïse Courvoisier, Paris 2024, un "rêve" réalisable
Jusqu'aux Jeux paralympiques, elle va raconter son parcours à l'AFP. Dans ce premier épisode, la para-athlète parisienne évoque sa découverte du triathlon, ses premières courses et sensations.
"J'ai vraiment pris goût au sport lorsque j'ai commencé l'aviron, à 12 ans, j'habitais à Angers où se trouvait un club important. J'en ai fait jusqu'à mes 16 ou 17 ans, dans ce club, avec les valides, sans adaptation particulière. Puis j'ai arrêté en raison des études".
"Quand j'ai pu reprendre le sport, à Paris, je suis allée à la salle mais cela ne me convenait pas de pratiquer sans objectif particulier. Mon compagnon Thibaut Rigaudeau, qui est para-triathlète, m'a poussée à me lancer aussi dans le triathlon".
"Au format paralympique, il s'agit de l'enchaînement de 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course à pied. Il faut être explosif tout le temps, toujours aller chercher le maximum. En vélo, il y a cette sensation de vitesse, qui est un peu similaire à celle en aviron".
Course "épique"
"Je suis guidée pendant l'épreuve : en natation, un lien élastique au niveau de la jambe me relie à ma guide, Anne Henriet. Être accrochée, cela change beaucoup la façon de nager. Je dois faire très attention au lien, à la façon dont il est tendu entre nous pour sentir si ma jambe s'écarte, ce qui signifie que je dévie de la trajectoire qu'elle me donne. C'était assez difficile au début.
Nous nageons en étant très proche, ce qui fait aussi que nous ne posons pas parfois le mouvement tout à fait comme nous le voulons et cela arrive régulièrement de nous taper l'une l'autre !
La partie vélo, ensuite, se fait en tandem, puis nous sommes de nouveau reliées par un lien à la taille pour la course à pied".
"Mon premier triathlon a été au championnat de France à Quiberon, en septembre 2020, une course assez épique, dans une mer agitée, avec une combinaison pas très confortable. Ce n'était pas de très bonnes sensations mais à l'arrivée, je me suis dis "waouh, on l'a fait !"".
"Nous avons fait une première course internationale en octobre 2021, où nous avons terminé quatrième, puis nous avons participé à "une détection", une séance de tests organisée par la Fédération française de triathlon pour déceler des nouveaux potentiels".
L'esprit de compétition
"J'ai pu faire ensuite des stages avec l'équipe de France, j'ai été sélectionnée au championnat du monde en 2022 et au championnat d'Europe qui se déroulera à Madrid début juin 2023. Cela s'est vite enchaîné, ce qui n'était pas prévu, mais j'ai réussi à cocher toutes les cases".
"J'ai le goût de l'effort, cela m'aide à progresser. Toutefois, il faut aussi reconnaître que le parasport permet d'avoir une progression rapide. Cela peut aussi s'arrêter très facilement, donc c'est à double tranchant".
"Il n'y a pas si longtemps, Paris 2024 me paraissait un rêve irréalisable. Et puis finalement, je n'en suis pas si loin. Ce serait une fierté d'y arriver".
"Comme je suis très jeune dans la discipline, j'ai des progrès à faire partout, mais en natation, j'ai peut-être encore plus à gagner car c'est vraiment technique".
"Certains jours, avec la fatigue, on se demande pourquoi on s'inflige cela, mais d'autres, on passe de belles séances, ce qui fait plaisir. Et puis, à la fin, il y a les courses, les résultats : c'est ce que je préfère. J'ai l'esprit de compétition".