La polémique sur la tour des juges à Teahupo’o enfin "enterrée" devant Tony Estanguet
"De là-haut, la vue est parfaite pour le jugement (...) C'est un ouvrage qui est nécessaire pour cette compétition", a déclaré Tony Estanguet à l'AFP, après être grimpé sur l'édifice en aluminium situé juste en face de la vague et ses tubes d'eau turquoise.
"Tout se prépare bien. (Teahupo'o) est un petit coin de paradis, on est ravi de le mettre à l'honneur", a-t-il ajouté. "Ce que l'on ressent a l'intérieur c'est que c'est un ouvrage qui offre toutes les conditions de sécurité, on voit que c'est solide", a-t-il affirmé.
Une nouvelle tour des juges a été installée en avril après des mois de polémiques liées aux dommages potentiels sur les coraux. Elle est actuellement utilisée par la World Surf League jusqu'au 31 mai, à l'occasion du Tahiti Pro, étape du circuit élite mondial.
Elle remplace une tour en bois, qui ne respectait plus les normes, par une structure en aluminium dont la première version avait nourri de vives crispations, notamment de la part des défenseurs de l'environnement.
"Polémique enterrée"
"On a su être à l'écoute des inquiétudes et on a modifié un peu cette tour pour qu'elle puisse s'intégrer dans cet environnement exceptionnel et respecter ce lieu mythique", a avancé Tony Estanguet.
Venue samedi assister à la compétition, la présidente de l'Association de défense du Fenua 'aihere Annick Paofai, initialement opposée au projet, a de son côté dit que "la polémique est complètement enterrée".
"On est content, elle est belle, j'ai même l'impression qu'elle épouse la nature. C'est bien que les associations se soient manifestées car sinon ils auraient fait n'importe quoi (...) Il faut être honnête, il n'y pas eu trop de casse", a-t-elle expliqué.
"On a fait les choses bien: la tour a été baptisée dans la tradition, en présence d'un sage tahitien et d'un prêtre. La situation est désormais apaisée ici", a assuré auprès de l'AFP Max Wasna, président de la fédération tahitienne de surf et né à Teahupo'o.
Une fois le Tahiti Pro terminé, il récupérera les clefs de l'édifice pour achever les préparatifs, aux côtés du comité d'organisation des Jeux. "Il faut qu'on fasse de beaux JO pour montrer que c'est vraiment le paradis ici", a-t-il déclaré.
Quatre représentants français
A Teahupo'o, petit village de quelques centaines d'habitants situé sur la presqu'île de Tahiti à 16.000 km de Paris, les travaux pour accueillir les Jeux olympiques sont bientôt terminés.
A l'entrée de la commune, qui fait office de fin de la route, une passerelle neuve permet aux habitants et aux personnes à mobilité réduite de rejoindre les habitations et une pointe rocheuse d'où on peut observer au loin la terrible "mâchoire de Hava'e".
Deux marinas servant à projeter les bateaux qui transporteront athlètes, journalistes et invités vers la vague sont encore en construction à proximité de Teahupo'o et devraient être fonctionnelles début juillet.
L'installation principale, sur la commune, sera livrée "totalement fin juin" et pourra accueillir 600 à 700 accrédités sous d'imposantes tentes, a expliqué Barbara Martins-Nio, responsable du site de Tahiti pour le Cojo, le comité d'organisation des Jeux.
Lors des Jeux, le public ne pourra pas pénétrer dans le village, réservé aux résidents, aux sportifs et aux accrédités. Le gouvernement polynésien a prévu d'installer plusieurs fan-zones sur l'île pour regarder la compétition à la télévision.
L'épreuve de surf des JO est prévue du 27 au 30 juillet, avec une prolongation possible jusqu'au 5 août si la houle se fait attendre. Deux surfeurs polynésiens, Kauli Vaast et Vahine Fierro, la Réunionnaise Johanne Defay et le Basque Joan Duru, y porteront les couleurs de la France.