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Sven-Göran Eriksson : le Suédois bien-aimé qui a redonné espoir aux supporters anglais

Sven-Goran Eriksson photographié en novembre 2018.
Sven-Goran Eriksson photographié en novembre 2018.Profimedia
Sven-Goran Eriksson est devenu le premier coach étranger à diriger la sélection anglaise au cours d'une carrière haute en couleur, marquée par des titres de gloire, des angoisses en Coupe du monde et un refus réconfortant de se laisser abattre par les vicissitudes de la vie.

Eriksson, qui est décédé ce lundi à l'âge de 76 ans, a entraîné plusieurs clubs et équipes nationales pendant 42 ans, notamment Benfica, la Lazio et Manchester City.

Mais malgré ses succès en club, les deux Coupes du monde du Suédois avec l'Angleterre se sont soldées par une amère déception, la "génération dorée" n'ayant pas réussi à s'imposer.

Se décrivant lui-même comme un "défenseur très moyen" pendant sa carrière dans les ligues inférieures suédoises, Eriksson s'est épanoui en tant qu'entraîneur, ses manières empathiques et urbaines lui ayant valu la loyauté de ses joueurs.

Sa carrière d'entraîneur débute en 1977 à Degerfors avant qu'il ne rejoigne Göteborg, un autre club suédois, où il établit sa réputation de modernisateur pragmatique en remportant la Coupe de l'UEFA en 1982.

Eriksson a connu deux périodes fastes avec Benfica, remportant le titre portugais en 1983, 1984 et 1991 et atteignant la finale de la Coupe d'Europe en 1990.

Il a également dirigé la Roma, la Sampdoria et la Fiorentina avant de rejoindre la Lazio, où il a remporté la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe en 1999, le titre de champion de Serie A en 2000 et deux Coupes d'Italie.

Le succès d'Eriksson avec la Lazio a convaincu la Fédération anglaise de football de l'engager, rompant ainsi avec la tradition en se tournant vers l'étranger pour tenter de créer une équipe gagnante après des décennies de contre-performances.

Son règne a commencé de manière prometteuse, avec une victoire éclatante 5-1 contre l'Allemagne à Munich lors des qualifications pour la Coupe du monde 2002. Mais il n'a pas réussi à tirer le meilleur parti d'une équipe composée de David Beckham, Wayne Rooney et Michael Owen.

L'entraîneur suédois de l'équipe anglaise, Sven-Goran Eriksson, lors d'une séance d'entraînement au Mittelbergstadion de Buhlertal, le 28 juin 2006.
L'entraîneur suédois de l'équipe anglaise, Sven-Goran Eriksson, lors d'une séance d'entraînement au Mittelbergstadion de Buhlertal, le 28 juin 2006.Adrian DENNIS / AFP

"À plusieurs reprises, je me suis dit qu'il aurait peut-être mieux valu rester à la Lazio. Mais quand une offre de l'équipe d'Angleterre se présente, cela n'arrive qu'une fois dans une vie", a déclaré Eriksson.

Steven Gerrard, Frank Lampard et Paul Scholes n'ont pas été en mesure de reproduire sur la scène internationale les performances exceptionnelles qu'ils avaient connues en club.

Lors des quarts de finale de la Coupe du monde 2002, le Brésil s'est imposé 2-1 grâce à une remarquable frappe lointaine de Ronaldinho, et l'approche décontractée d'Eriksson s'est pour une fois retournée contre lui.

Gareth Southgate, alors membre de l'équipe d'Eriksson, a déclaré : "Nous voulions Winston Churchill et nous avons eu Iain Duncan Smith", en référence à l'ancien chef du parti conservateur britannique, interrogé sur le discours de mi-temps du Suédois.

Une personne spéciale

Quatre ans plus tard, en Allemagne, la Coupe du monde de l'Angleterre a été éclipsée par le cirque médiatique entourant les épouses et les petites amies des joueurs.

Rooney est expulsé lors de la défaite de l'Angleterre aux tirs au but contre le Portugal en huitième de finale, un sort déjà subi contre les mêmes adversaires lors de l'Euro 2004.

Eriksson a reconnu plus tard qu'il avait commis une "grosse erreur" en ne proposant pas à ses joueurs une aide psychologique lors des tirs au but.

Sven-Goran Eriksson pendant la Coupe du monde 2006
Sven-Goran Eriksson pendant la Coupe du monde 2006ČTK / DPA / SVEN SIMON / Profimedia

Après cinq ans à la tête de l'équipe, Eriksson a quitté ses fonctions alors qu'il lui restait deux ans de contrat. Le Suédois avait été mis sous pression après qu'un tabloïd l'eut surpris en train d'admettre qu'il était intéressé par le poste d'Aston Villa.

Le passage d'Eriksson en Angleterre a également été entachée par des scandales, notamment avec la présentatrice de télévision Ulrika Jonsson et Faria Alam, une secrétaire de la Fédération de football.

"J'ai toujours pensé que j'avais fait du bon travail avec l'Angleterre. Mais les gens de l'époque n'étaient pas de cet avis. Ils en avaient assez que le Suédois n'atteigne que les quarts de finale", a-t-il exprimé.

Une saison irrégulière à Manchester City en 2007/08 a été le dernier rôle important d'Eriksson en club après son séjour en Angleterre. Tout au long de sa carrière, il a aussi dirigé le Mexique, la Côte d'Ivoire et les Philippines.

Après la révélation de son cancer en phase terminale, Rooney a salué son ancien coach : "un entraîneur brillant et une personne spéciale, aimée et respectée par tout le monde".

Liverpool a montré le respect qu'inspirait Eriksson en permettant au Suédois de réaliser l'ambition de toute une vie de diriger les Reds lors d'un match de charité en mars, une expérience qu'il a qualifiée d'"absolument magnifique".

Sven-Goran Eriksson alors du match de charité de Liverpool.
Sven-Goran Eriksson alors du match de charité de Liverpool.Oli SCARFF / AFP

L'ancien milieu de terrain allemand Dietmar Hamann, qui a joué sous les ordres d'Eriksson à Manchester City, a parlé d'un homme qui n'a jamais considéré sa vie comme acquise.

Dans son autobiographie, il a évoqué une tournée d'après-saison de Manchester City en Thaïlande : "Un matin, alors que j'étais sur une chaise longue au bord de la piscine, il s'est approché de moi avec une bouteille de champagne et deux coupes. J'ai levé la tête et j'ai dit : 'Boss, qu'est-ce qu'on fête ?'. Il s'est tourné vers moi, m'a adressé son doux sourire et a pris l'air d'un philosophe bouddhiste en me disant : 'La vie, Kaiser, nous célébrons la vie'.".

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