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La fin d'une époque : le Big Three du tennis laisse la place, la suite sera-t-elle morose ?

Sébastien Gente
Ils s'en vont lentement mais sûrement...
Ils s'en vont lentement mais sûrement...John Walton / PA Images / Profimedia
Novak Djokovic est forfait pour les ATP Finals, ce qui veut dire que 2024 aura véritablement marqué un tournant sur le circuit ATP. Tous les titres majeurs ont échappé au Big Three pour la première fois depuis une éternité. Un changement attendu, mais qui va faire du mal.

Voilà, c'est - presque - fini : les chiffres, plus que les faits, prouvent que l'ère du Big Three est en train de prendre fin sous nos yeux. Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic laissent doucement la place à la nouvelle génération, après avoir repoussé plus d'une fois l'ascension de la fameuse NextGen. 

Depuis 2003, un membre du Big Three avait toujours à minima remporté un Grand Chelem dans la saison. Pour les Masters 1000, cela avait même commencé en 2002. Et il faut tout simplement remonter à 2001 pour que les ATP Finals, grande messe de fin d'année, se dispute sans un des trois joueurs qui dominent le tennis masculin depuis plus de 20 ans. 

Un état de fait qui est donc devenu une réalité avec le forfait de Novak Djokovic pour les ATP Finals 2024 à Turin, et ce alors qu'il était tenant du titre. Roger Federer a pris sa retraite en 2022, Rafael Nadal va l'imiter après les phases finales de la Coupe Davis à la fin du mois, et si l'annonce de la retraite de Nole venait à tomber dans les prochaines semaines, ce ne serait clairement pas la surprise du siècle. 

Après tout, il l'a dit lui-même au moment de l'annonce de la retraite à venir de Nadal voilà quelques semaines : "J'aime toujours la compétition, mais une partie de moi est partie avec eux." Eux, ce sont Nadal, Federer et même Andy Murray, qui a rangé les raquettes cet été. La nouvelle génération a pris le pouvoir, et Djokovic a résisté jusqu'à l'an dernier, mais cette saison, il ne pouvait courir plusieurs lièvres à la fois, et il a choisi le plus prestigieux : la médaille d'or olympique, dernier joyau manquant à sa couronne. Un objectif atteint de justesse, à tel point que depuis, il semble ne plus être le même. 

Désormais, Carlos Alcaraz et Jannik Sinner - qui se sont partagé les quatre tournois du Grand Chelem cette saison - sont les tauliers du circuit. D'où une question logique : peuvent-ils compenser le départ du Big Three ? Après le forfait de Nole, le plateau des ATP Finals est devenu officiel, et les moqueries n'ont pas manqué sur les réseaux sociaux quand à la qualité des 8 engagés. 

Seulement trois vainqueurs de Grand Chelem en carrière dans la liste. Deux d'entre eux n'ont jamais vu ne serait-ce que la couleur d'une demi-finale majeure, trois n'ont jamais fait partie du Top 3 mondial. Une baisse de qualité intrinsèque entremêlée avec la domination du Big Three, pour sûr. Mais autant Alcaraz et Sinner ont poussé les grands vers la sortie à la force du poignet, autant le reste de la troupe, Medvedev mis à part, n'a pas brillé contre les tauliers des 20 dernières années. 

On avait un Big Three, on a un Big Two, un jugement émis alors même que Alexander Zverev vient de reprendre la deuxième place mondiale après son succès au Masters 1000 de Paris. Son deuxième gros succès de la saison après le Masters 1000 de Rome, et à chaque fois, il n'a pas eu besoin de vaincre un Top 10 pour aller au bout. Décevant, comme ses performances en Grand Chelem, notamment sa défaite en finale de Roland-Garros. Lui qui était annoncé comme la prochaine star a vu deux joueurs lui passer devant en terme de réputation. 

Il ne faut pas se le cacher : les confrontations entre Alcaraz et Sinner ont été les temps forts de la saison, alors qu'il n'y en a eu que 4. Ce n'est pas pour rien que la dernière au fameux Six Kings Slam, exhibition au pouvoir financier énorme, a été scrutée de près alors qu'il n'y avait comme enjeu qu'un énorme chèque. Il suffit de regarder les audiences de l'US Open pour s'en convaincre : la finale a connu une chute d'audience de 31% aux USA par rapport à celle de l'an dernier (source : Tennis365) alors même que Jannik Sinner battait Taylor Fritz, premier Américain en finale de son Grand Chelem national depuis Andy Roddick en 2006 ! 

Il y aura peut-être un (ou deux) duels de plus lors des ATP Finals, mais deux joueurs ne sauveront pas à eux seuls le départ des nostalgiques de Rodger, Rafa et Nole. Alexander Zverev a passé la saison empêtré dans les soucis judiciaires, Daniil Medvedev passe la moitié de son temps à invectiver les arbitres, Casper Ruud est décrié pour ne gagner que des ATP 250, tout le monde se demande comment Taylor Fritz a pu atteindre une finale de Grand Chelem, personne ne sait qui est Alex De Minaur et Andrey Rublev fait le tour du monde des réseaux sociaux a force de se cogner dessus avec sa raquette sur le court. 

Ce sont pourtant les six joueurs qui accompagneront Alcaraz et Sinner à Turin. Et puisque c'est une fin de saison, tout est possible en terme de résultats. Après tout, on a déjà vu David Goffin, ou Casper Ruud lui-même, atteindre la finale du dernier grand rendez-vous de la saison. Mais c'est avant tout un test pour ouvrir une nouvelle ère du tennis masculin. Il doit y avoir du spectacle à tout prix en Italie pour remplacer trois joueurs qui ont amassé 67 tournois du Grand Chelem et 104 Masters 1000. 

Dans le cas contraire... le circuit ATP pourrait bien connaître des heures sombres. Si tout repose sur Alcaraz et Sinner, il suffirait qu'un des deux se blesse où perde totalement son tennis pour causer une perte d'intérêt massive. Et ce alors que grâce aux 20 ans de domination du Big Three, l'intérêt des sponsors et les prize money n'ont jamais été aussi élevés. On se demande jusqu'à quand. À moins que la saison 2025 révèle un ou plusieurs véritables grands espoirs. On ne demande que ça...

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