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Fin de saison en eau de boudin lors des WTA Finals pour le circuit féminin

Sébastien Gente
Des photos avec sombrero qui représentent finalement bien la semaine.
Des photos avec sombrero qui représentent finalement bien la semaine.AFP
Une compétition ratée, un public absent, un climat atroce, une finale expéditive : les WTA Finals ont été de très mauvaise qualité, et ne rendent clairement pas hommage à une saison de tennis féminin qui aura été d'un très haut niveau.

Ce devait être une grande fête. Le dernier tournoi de la saison avant la Billie Jean King Cup. La dernière occasion de voir les grandes dames en action, avec en plus une lutte annoncée Aryna Sabalenka - Iga Swiatek pour la première place mondiale. Quel meilleur moyen de conclure une saison de très grande qualité ? 

Mais la saison s'est achevée la nuit dernière par une finale à l'image de la semaine : décevante. Iga Swiatek a démoli Jessica Pegula, 6-1, 6-0 en moins d'une heure. Un massacre. Un succès bienvenu, certes, pour la Polonaise, qui redevient ainsi n°1 mondiale. Mais cette finale et ce tournoi ne rendent pas honneur au tennis féminin. 

L'ambiance, d'abord. Voilà deux ans, le Mexique avait accueilli pour la première fois les WTA Finals, à Guadalajara. Une réussite populaire, dans un pays pourtant pas réputé pour sa tradition tennistique. Les Finals, ce n'est "que" 15 matchs au final - 30 avec les doubles - et le résultat d'une belle semaine a donné des idées à la WTA, jamais avare d'envies de tenter de se développer.

Résultat, le Mexique a hérité d'un tournoi WTA 1000 depuis l'an dernier, toujours à Guadalajara. Un tournoi qui l'an dernier, avait été placé mi-octobre, deux semaines avant les WTA Finals - aux USA cette fois - et qui avait attiré des joueuses de renom. Déplacé une semaine après l'US Open en 2023, il n'a vu que deux Top 10 se présenter - contre 6 l'année précédente - donnant lieu à un simulacre de tournoi pour ce niveau et à un non-succès populaire.

Mais visiblement, la leçon n'a pas été retenue. Le pire étant que les joueuses sortaient à peine de la tournée asiatique, de retour au calendrier - alors que la WTA avait promis de ne jamais y retourner tant que Peng Shuai ne réapparaitrait pas, mais c'est une autre histoire - qu'il leur a fallu repartir de l'autre côté du globe. Fatigue = niveau de jeu de moindre qualité, comme cela s'est vu cette semaine. 

Trois matchs sur 15 seulement sont allés en trois manches. Une moyenne de trois jeux marqués par la perdante sur les demies et la finale, avec moins d'une heure 15 de jeu en moyenne sur ces trois rencontres. Une Iga Swiatek, tellement bousculée durant toute la saison, qui aura gagné le tournoi en ne perdant que 20 jeux - et aucun set bien entendu. 

Mais si c'était le seul problème. La WTA s'est tiré une balle dans le pied en organisant une compétition de cette importance sans un seul court couvert. Résultat, des conditions apocalyptiques sur certaines journées, un programme plusieurs fois chamboulé, et un tournoi qui finit le lundi au lieu du dimanche. Sans oublier quelques scènes légendaires qui ont fait le tour du monde. 

On pourra dire, bien évidemment, que la WTA n'est pas responsable du temps qu'il fait. C'est vrai, mais un peu d'anticipation aurait été la bienvenue. Car le calendrier a offert une belle occasion de finir en beauté en opposant Aryna Sabalenka et Iga Swiatek en demi-finales samedi. Un match pour la place de n°1 mondiale, purement et simplement, l'autre grand enjeu de la semaine. 

Mais un match qui aura été interrompu par les conditions climatiques désastreuses en plein milieu pour ne reprendre que le lendemain. Et une grande bataille écourtée au final, indigente. Non pas qu'il s'agisse de diminuer la performance d'Iga Swiatek, indiscutablement la meilleure toute la semaine, et qui n'a pas volé son retour sur le trône. Mais ces conditions auraient pu être évitées dans un lieu plus adapté. 

Sabalenka, Elena Rybakina par exemple, n'ont pu exploiter leur arme principale - le service, dans des conditions atroceusement venteuses toute la semaine. Les conditions sont les mêmes pour tout le monde, c'est certain. Mais faire jouer tout le monde dans des conditions venteuses et espérer que le vent souffle à la même vitesse tout le match, c'est tout de même culotté. 

Mais moins que l'absence de réponse sur le sujet de la WTA. Le CIO, Steve Simon, a été deux fois sollicité pour une interview pendant la semaine mexicaine, mais a poliment décliné (source : The Tennis Letter). Porté aux nues lors de sa croisade dans l'affaire Peng Shuai, il a dilapidé tout son crédit en quelques mois. Et certaines voix - dont des puissantes commes celle de Martina Navratilova - réclament du changement à la tête de l'instance. 

Car cette semaine ratée n'a pas manqué de faire le tour du monde. Aucune mise en avant du tournoi de double par exemple, dont la phase de poules s'est déroulée dans l'indifférence générale, tant du public que des médias. Si les chiffres ne sont pas encore officiels, il ne semble pas que Cancun ait battu des records d'audience. 

Tout ça pour conclure une saison incroyablement enthousiasmante. Une saison avec quatre lauréates différentes (et seule Sabalenka comme double finaliste) de Grand Chelem, après que l'on ait craint une trop forte domination d'Iga Swiatek, sans réelle rivale en 2022. Le niveau de jeu a été de qualité, les finales de tournois majeurs toutes incroyables, du mouvement en tête du classement, le circuit féminin, que l'on disait moribond en terme de niveau, a prouvé le contraire cette année. 

Mais la dernière impression qui va perdurer, c'est celle là. On ne compte pas sur les phases finales de la Billie Jean King Cup, à partir d'aujourd'hui, pour relever le niveau. Une compétition qui débute donc quelques heures après la fin des WTA Finals, comme si l'instance du circuit féminin faisait tout pour encourager ses meilleures joueuses à ne pas participer. 

Le tir va devoir être redressé pour 2024. Les complexes susceptibles d'organiser cette compétition ne manquent pas. Fort Worth avait accueilli l'édition 2022 sans l'ombre d'un souci - logique avec une compétition 100% en salle. Si on veut que le tennis féminin se développe, il faut lui en donner les moyens. Ce n'était pas le cas cette semaine, et pour la pérénisation de la WTA, espérons que cela n'arrive plus. 

Article écrit par Sébastien Gente.
Article écrit par Sébastien Gente.Flashscore
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