Entre Swiatek et Sabalenka, la lutte pour le trône se joue à Ryad
"Ça va être une bataille féroce", a anticipé en début de semaine la directrice du tournoi et ex-première mondiale Garbine Muguruza. "J'ai hâte de voir comment elles géreront cette pression", a ajouté l'Espagnole.
Le tirage au sort a placé la Polonaise, délogée de son trône par Sabalenka en octobre, dans le groupe des Américaines Coco Gauff (3ᵉ) et Jessica Pegula (6ᵉ), et de la Tchèque Barbora Krejcikova (13ᵉ). La Biélorusse affrontera l'Italienne Jasmine Paolini (4ᵉ), la Kazakhe Elena Rybakina (5ᵉ) et la Chinoise Qinwen Zheng (7ᵉ).
Avant le début du tournoi, qui rapportera jusqu'à 1 500 points à sa lauréate, 1 046 unités séparent Sabalenka de Swiatek au classement WTA.
Titrée à l'Open d'Australie et à l'US Open et lauréate des tournois WTA 1000 de Cincinnati et Wuhan, la Biélorusse sera assurée de finir l'année en tête du classement mondial si elle gagne ses trois matches de poule ou si elle atteint la finale.
Lauréate de Roland-Garros et de quatre WTA 1000 (Doha, Indian Wells, Madrid et Rome), Swiatek est obligée de remporter le tournoi si elle veut avoir une chance de récupérer son trône.
Les dernières semaines ont été agitées pour la Polonaise, entre ses forfaits aux WTA 1000 de Pékin et Wuhan pour "raisons personnelles" et la fin de sa collaboration avec son entraîneur Tomasz Wiktorowski.
"Nouveau pays, nouveau marché"
Désormais coachée par le Belge Wim Fissette, ancien mentor de Kim Clijsters et de la Japonaise Naomi Osaka, Swiatek n'a plus joué depuis sa défaite en quarts de finale de l'US Open contre Jessica Pegula.
En dehors des enjeux sportifs, le Masters se déroulera pour la première fois en Arabie saoudite, un État régulièrement accusé par des ONG de violations des droits humains, en particulier ceux des femmes. Selon Garbine Muguruza, les joueuses présentes à Ryad sont "impatientes" d'y disputer le tournoi.
Malgré les critiques des légendes du tennis Chris Evert et Martina Navratilova quant au choix du pays hôte, "je n'ai entendu que des choses positives", a assuré l'Espagnole. "C'est un nouveau pays pour nous, un nouveau marché", a insisté Garbine Muguruza.
Présidente de la Fédération saoudienne de tennis, Arij Mutabagani espère que l'évènement "inspirera" les locaux. Le "but" affiché étant d'arriver au million de pratiquants du tennis dans le pays à l'horizon 2030, a-t-elle précisé auprès de l'AFP.
La lauréate du tournoi repartira de Ryad avec le plus gros pactole de l'histoire du Masters : entre 4,46 et 5,16 millions de dollars selon son parcours. Le précédent record était détenu par l'Australienne Ashleigh Barty, rémunérée 4,42 millions de dollars pour sa victoire à Shenzhen, en Chine, en 2019.
Mi-octobre, l'Arabie saoudite, déjà organisatrice d'un Grand Prix de Formule 1 et du lucratif circuit de golf LIV, avait attiré les stars du tennis masculin lors d'un tournoi exhibition, le Six Kings Slam, également richement doté.
Interrogé sur ses motivations à y participer, dans un calendrier masculin déjà particulièrement chargé, le N°2 mondial Carlos Alcaraz a reconnu lundi que l'argent en faisait partie. "Si je disais que j'y ai participé juste pour le plaisir ou pour jouer des matches, sans penser à l'argent, je mentirais", a déclaré l'Espagnol lors d'une conférence de presse au Masters 1000 de Paris.
"L'Arabie saoudite offrait le prize money le plus élevé de l'histoire", c'était "une bonne motivation", a concédé Alcaraz.