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Lâché par la FFT, Corentin Moutet répond sur le terrain et s'attaque à Jannik Sinner

Corentin Moutet fait un sacré tournoi.
Corentin Moutet fait un sacré tournoi.AFP
Un an et demi après avoir été lâché par le giron fédéral, Corentin Moutet sera le seul Tricolore en 8e de finale dans le tableau masculin. Adoré du public, il se dresse devant la montagne Jannik Sinner, mais quoi qu'il arrive, son Roland-Garros est déjà réussi.

Voilà 18 mois, en plein Masters 1000 de Paris-Bercy - durant lequel il avait été l'un des deux seuls Français à atteindre les 8e de finale - on apprenait que la Fedération Française de Tennis retirait son soutien à Corentin Moutet, pur produit du giron fédéral. Une décision, déjà à l'époque, difficilement compréhensible

18 mois plus tard, le revoilà sur le devant de la scène. Et pas n'importe quelle scène, celle de Roland-Garros. Une grande scène pour un joueur parmi les meilleurs quand il s'agit d'enflammer un public. Mais pas de déclarations tapageuses, pas la moindre image de rancoeur de sa part, il garde le cap en terme de déclarations : "Roland-Garros, c'est l'image du tennis en France", déclarait-il vendredi soir. 

Il récolte enfin un peu de notoriété bienvenue, alors que vu son profil, il est assez incompréhensible qu'il ne soit pas plus mis en avant. À l'heure où les "Nouveaux Mousquetaires" sont à la retraite ou sur le point d'eux, il n'y en a pas 100, des profils susceptibles de briller Porte d'Auteuil. Le sujet a déjà été évoqué, la culture de la terre battue disparait lentement dans l'Hexagone. D'où l'intérêt de protéger les profils qui s'en rapprochent. 

Et d'autant plus les profils qui peuvent réconcilier le public avec le tennis. Au coeur de débats tapageurs sur le comportement des spectateurs durant cette édition, Moutet emporte l'adhésion. Le public le respecte parce qu'il vend du rêve, et curieusement, quand c'est lui, pas d'irrespect, pas de méchanceté gratuite. Mieux, même ses adversaires peuvent en profiter. 

Soyons clair : s'il est aussi populaire, c'est parce qu'il n'est pas attendu. Ugo Humbert et Adrian Mannarino sont dans le Top 20, Arthur Fils est le grand espoir déclaré du tennis français, Arthur Cazaux a été brillant à l'Open d'Australie, Giovanni Mpetshi Perricard a gagné le tournoi de Lyon voilà une semaine. Aucun d'entre eux n'a passé le premier tour, parce qu'aucun d'entre eux n'a un jeu valable sur terre battue. 

En terme de show, Moutet se rapproche bien évidemment d'un Gaël Monfils, maître en la matière, et qui jette ses derniers feux actuellement. Et en terme de tennis, s'il n'a pas et n'aura jamais les même capacités physiques, il a cette main indispensable sur terre. Mais la main n'est rien sans le cerveau qui va avec, et en terme d'intelligence de jeu, il a prouvé qu'il savait faire sur ces trois premiers tours. Le match contre Nicolas Jarry, plus fort, plus puissant, mieux classé, favori, en est la parfaite illustration. 

La variation sur terre est une arme puissante, et Moutet la manie à merveille. Certains pourront toujours s'émouvoir de le voir user voire abuser des services à la cuillère, mais on rappelera que Michael Chang a construit une carrière là-dessus (on exagère). Mais ce n'est surtout que le reflet d'une réflexion : comment prendre le dessus sur un adversaire quand il est plus grand et plus puissant ? 

Du coup, la question qui vient forcément en suivant est : mais pourquoi un tel potentiel n'a-t-il pas encore intégré à minima le Top 50 (51e est le meilleur classement en carrière de Moutet) ? Beaucoup de blessures, notamment en 2023 alors qu'il semblait déjà mûr pour le haut niveau. À 25 ans, il a beaucoup bourlingué sur le circuit Challenger avant d'avoir une chance de voir plus haut. Et on ne parle pas d'un joueur capable de devenir n°1 mondial, mais d'un joueur capable de ferrailler au plus haut niveau et de rafler quelques titres ATP. Ce qui ferait déjà une belle carrière. 

Moutet est encore
Moutet est encore AFP / EnetPulse

Son exposition, elle, sera maximale ce dimanche en 8e de finale. Car il va se confronter à la crème de la crème, le meilleur joueur de 2024 : Jannik Sinner. Un défi impossible ? Sur le papier oui, car l'Italien semble franchement inébranlable, même avec tous les bruits sur ses douleurs à la hanche. Sa dernière défaite vraiment surprenante ? Au Masters 1000 de Cincinnati 2023, face à Dusan Lajovic. Et encore, on pouvait l'expliquer par les efforts fournis pour aller chercher le titre deux jours avant à Toronto. 

Tactiquement, il semble compliqué d'imaginer une issue. On serait presque tenté d'avancer que sa meilleure chance est de tenter de "manger" le cerveau du Transalpin. Un peu léger comme plan, mais pour l'instant, le parcours du possible futur n°1 mondial est une promenade de santé. Jamais plus de 4 jeux perdus par set, 2h20 par match en moyenne. Surtout, il ne semble pas avoir de réelle faille, même sur terre battue, pas nécessairement sa meilleure surface.

Néanmoins, les deux joueurs ne se sont jamais affrontés, mais tout de même, Roland-Garros devrait s'arrêter là. Malgré tout, il sera une réussite pour Corentin Moutet à l'heure des comptes. Les Bleus en deuxième semaine Porte d'Auteuil ne sont pas légion ces dernières années, et on tient là un parfait porteur d'étendard. Non estampillé FFT...

Moutet fait briller le tennis français.
Moutet fait briller le tennis français.Flashscore
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