Sans Nadal pour lui barrer la route, Novak Djokovic a-t-il la voie royale à Roland-Garros ?
Roland-Garros n'a probablement jamais été aussi ouvert depuis de nombreuses années, mais pourtant, il y a tout de même un irréductible favori qui va tenter de remporter un énième Grand Chelem.
Avec comme mission de dépasser Nadal, Novak Djokovic peut donc encore un peu plus marquer l'histoire, mais il ne sera pas seul au monde et certains adversaires risquent de lui barrer la route. Il n'empêche que cela ne lui a jamais fait peur et le Serbe risque de se montrer sous son meilleur jour.
Un objectif historique
En janvier, lorsque le n°1 à la plus grande longévité à l'ATP a retrouvé Melbourne, l'objectif était clair : rejoindre son rival espagnol au Panthéon. Il y est parvenu, mais ce n'était évidemment pas suffisant et jusqu'à la fin de sa carrière, il voudra naturellement engranger le plus de Grands Chelems possibles.
Sauf qu'à Porte d'Auteuil, c'est toujours particulier pour Novak. La terre battue est sa surface sur laquelle il excelle le moins et il n'est pas aussi dominant qu'à Wimbledon ou à l'Open d'Australie. Soulever le trophée le 11 juin prochain n'est pas gagné d'avance, mais il est certain qu'il se prépare depuis de nombreuses semaines pour cette échéance.
L'année dernière, il avait été battu par le recordman aux 14 titres à Roland au stade des 1/4 de finale. Éliminé en 4 sets (2-6, 6-4, 2-6, 6-7 (4)), "Djoko" n'avait pas fait le poids face à "Rafa", mais en 2023, cela devrait être bien différent.
Car si l'actuel n°3 mondial parvient à jouer son meilleur tennis, il n'est pas certain qu'un quelconque concurrent puisse le menacer. Il est vrai que Carlos Alcaraz et Daniil Medvedev sont incroyables depuis le début de saison.
Mais le premier n'a pas prouvé qu'il était capable de gagner RG - bien qu'il puisse tout à fait y arriver cette saison -, et le second a un historique peu reluisant Porte d'Auteuil. Disons ainsi que si Djokovic est le seul à se sublimer, nul doute qu'il fera en sorte de prendre la tête aux GC.
Enfin, dépasser Rafael Nadal dans le jardin de son adversaire est symboliquement très fort. Il est certain que le Serbe en soit conscient, malgré quelques doutes subsistants depuis début-février.
Un début de saison en dents de scie
En devant se remettre d'une blessure au mois de février, puis en n'étant pas autorisé à fouler le sol nord-américain, Novak Djokovic a fait l'impasse forcé sur plusieurs tournois (Indian Wells & Miami). Il a dû déclarer forfait aussi pour Barcelone et Madrid.
Résultat : il a participé à quatre tournois pour zéro trophées soulevés. Un fait plutôt rare pour lui, puisque dans sa carrière, à chaque fois qu'il remportait l'OA, il glanait au moins un titre dans les mois suivants avant le début de RG. Le Serbe arrive donc à Paris avec très peu de certitudes.
Défaite en demi-finale face à Medvedev à Dubaï début-mars, défaite en 1/8e de finale face à Musetti à Monte-Carlo mi-avril, défaite en 1/4 de finale face à Lajovic à Banja Luka fin-avril et défaite en 1/4 de finale face à Holger Rune à Rome il y a quelques jours, sa forme récente soulève une question. Est-il capable de se sublimer, mentalement et physiquement, pour gagner ce Roland-Garros 2023 ?
Oui, car il se nomme Novak Djokovic et les joueurs de sa trempe sont capables des plus grandes prouesses. Ils l'ont démontré depuis plus de 15 ans, mais l'ex n°1 mondial, qui vient de souffler ses 36 bougies, finira bien par déposer les armes. Peut-être ici Porte d'Auteuil ? Pour le moment, les observateurs restent dans le flou et il est délicat de se positionner sur un éventuel pronostic. D'ici les prochains jours, de nouvelles informations devraient logiquement parvenir quant à l'état physique du joueur.
Et n'oublions pas une chose : Djokovic pourrait repasser n°1 à l'ATP en cas de succès, ce qui lui donne une raison supplémentaire de se surpasser...