Tout ce qu'il ne faut pas faire en terme de programmation, Roland-Garros le fait
Après la défaite de Corentin Moutet hier soir contre Jannik Sinner, il ne reste ce matin plus qu'une Française engagée en simple : Varvara Gracheva. Pas la plus attendue, pas le nom le plus ronflant, mais tout de même : un 8e de finale, le premier pour une joueuse locale depuis 2020, face à une joueuse spectaculaire et étoile montante, Mirra Andreeva, on imaginait déjà la Tricolore recevoir les honneurs du court Philippe-Chatrier.
Peine perdue : elle ira ferrailler sur le Suzanne-Lenglen. On voit déjà tout le monde penser qu'on s'offusque pour rien, puisqu'il s'agit également d'un court de haut standing, sauf que dans le même temps, sur le Central, officiera un certain Novak Djokovic. De quoi retirer l'attention déjà minime portée à la Française. La dernière ineptie d'une longue liste.
La veille, le même Djokovic s'est vu contraint de lutter jusqu'à 3 heures du matin. La raison ? Un troisième tour entamé vendredi et non terminé, de par les conditions climatiques connues de tous. Résultat, le duel Grigor Dimitrov - Zizou Bergs a été déplacé sur le Central, a duré plus longtemps que prévu et a valu à la night session de ne démarrer qu'après 22h00. En terme d'équité sportive, le débat a déjà été posé à Bercy, et avait causé le forfait de Jannik Sinner, que l'on voulait remettre sur le court 15 heures à peine après la fin de son match au milieu de la nuit.
Il a fallu deux ans à se plaindre à Bercy pour que les organisateurs se mettent enfin à réfléchir et décident de retirer un match du programme de journée pour que la night session débute à une heure convenable lors de la prochaine édition. Combien de temps pour que la direction de Roland-Garros réagisse ? Si on ne met pas ses éléments sur le devant de la scène lors d'un des plus grands tournois du monde, et qu'on ne respecte pas les joueurs pour les faire jouer à des horaires convenables, à quoi bon ?
La direction semble obnubilée par la night session, au point de la faire traîner, mais pour elle, c'est le seul moyen de mettre les Bleus en valeur : Gaël Monfils y a été deux fois, logique vu le profil du bonhomme, mais Pierre-Hugues Herbert, Richard Gasquet et Corentin Moutet y auraient-ils été s'ils n'avaient pas tiré Novak Djokovic ou Jannik Sinner ? Probablement pas tous. Comme si on n'était pas habitué à voir des Bleus franchir le deuxième tour, les voilà oubliés. Belle manière de mettre en avant ses produits.
Cerise sur le gâteau, malgré les critiques des dernières années, on est passés de 1 match féminin en night session... à zéro. Alors que le Aryna Sabalenka - Paula Badosa de samedi, par exemple, aurait largement eu sa place. La pluie n'est pas une excuse sur des courts dôtés d'un toit : la programmation est mauvaise, et on espère que l'année prochaine, les Bleus, les femmes, les hommes, tout le monde sera respecté. Mais on n'espère pas trop...