Tout ou rien : Nadal, l'élimination logique dès le 1er tour ou le statut de favori nº1
Malaxé par Hubert Hurkacz, 9ᵉ mondial, à Rome (6-1, 6-3), Rafael Nadal arrive à Roland-Garros avec une vision réduite de ses capacités. Encourageant à Madrid où il a enchaîné trois victoires avant de tomber en 1/8 de finale contre Jiri Lehecka, le Taureau de Manacor a éprouvé des difficultés au Foro Italico dès le 1ᵉʳ tour contre Zizou Bergs, écarté en trois sets.
La pression est sur Zverev
Mais Nadal reste Nadal, Alors quand le sort lui a réservé Alexander Zverev, précisément vainqueur à Rome, on s'est demandés qui était le moins verni des deux. Le Majorquin n'est pas venu à la Porte d'Auteuil pour une tournée d'adieu. Il n'a pas voulu de cérémonie spéciale et entretient le mystère sur sa venue en 2025. Malgré les blessures et les doutes, il continue de jouer pour soulever une 15ᵉ Coupe des Mousquetaires, une quête proche de l'absurde.
Ce lundi, il n'aura pas droit à un match de réglage. Dans un tournoi plus ouvert que jamais, Zverev a l'opportunité d'enfin remporter un Grand Chelem alors que les opportunités n'ont pas été très nombreuses. La dernière fois que Roland-Garros a été jouable pour le commun des mortels, c'était il y a 20 ans. L'Allemand n'en avait donc que 7 ans quand Gastón Gaudio a renversé Guillermo Coria au terme d'une finale totalement démente. D'ailleurs, ni l'un ni l'autre n'ont plus jamais eu d'autres opportunités de remporter un Majeur, preuve qu'il faut savoir sa chance quand les circonstances se présentent. C'est bien l'Allemand qui aura une pression maximale sur les épaules et la gérer contre ce type de monstre n'est pas gagné d'avance.
Tenir la distance
Nadal se retrouve face à un défi majuscule : éliminer la tête de série nº4 d'entrée alors qu'il rend 10 ans à son cadet et qu'il n'a aucune certitude sur son service, son physique et sa capacité de récupération sur un match en cinq sets. Sa dernière apparition en Grand Chelem remonte à janvier 2023, en Australie. Depuis sa défaite contre Mackenzie McDonald au 2ᵉ tour et en trois sets, l'Espagnol n'a pas rejoué dans ce format. Et il faut remonter aux 1/8 de finale de l'US Open 2022 pour retrouver la trace d'un match en quatre sets, perdu contre Frances Tiafoe.
Et pourtant, on en revient au même point : s'il y en a bien un capable de tout renverser, c'est bien Nadal. C'est une croyance tout à fait subjective. Dans les faits, ses chances sont quasiment nulles, même sur le Philippe-Chatrier, un court parfait pour son lift où il peut faire reculer ses adversaires jusqu'aux bâches. Mais l'époque des longs bras de fer et des échanges où il faisait toujours jouer le coup en trop est révolu. Le désormais 275ᵉ mondial doit abréger pour tenir, ce qui lui retire une partie de ses super-pouvoirs.
Le plus ahurissant, c'est que Nadal est dans une position inédite alors qu'il est le maître des lieux : il peut sortir dès le 1ᵉʳ tour pour la première fois de sa carrière ou carrément devenir le favori s'il sort Zverev.