Dernière Française encore en lice dans le tableau féminin, Varvara Gracheva n'était pas la plus attendue. Mais après son succès éclatant sur Maria Sakkari, la Tricolore s'était ouvert le tableau, et entendait bien en profiter. Il fallait pour cela se sortir des griffes de Irina Camelia Begu pour réaliser une première pour elle : un 8e de finale en Grand Chelem.
Motivée, la Française fait reculer son adversaire et breake dès le deuxième jeu, mais ce n'était que pour lancer une série de quatre breaks consécutifs entre deux joueuses encore en rôdage. Begu a sifflé la fin de la récréation et obligé la Française à hausser le ton. Ce que Gracheva fait, bien que commettant bien trop de fautes, ce qui la force à lutter sur ses mises en jeu, et à sauver une balle de break à 4-4.
Pour gagner un match, il faut être solide sur les points importants. Alors que la Roumaine sert une première fois pour rester dans le set, la Française se procure trois occasions de conclure, mais ne trouve plus la solution, et l'on pense que sa chance est passée. Erreur, puisque sur la deuxième occurrence, Begu concède à nouveau une balle de set, et cette fois, elle craque et envoie une grossière double faute pour offrir la première manche sur un plateau d'argent à Varvara Gracheva.
Cette dernière s'en trouve galvanisée, et appuie là où ça fait mal. Elle fait durer les échanges, fait jouer un coup de plus, et sa rivale multiplie les fautes. Gracheva breake, confirme cette fois, et menant 7-5, 3-0, on voit alors mal le match lui échapper. Histoire d'entériner cet état de fait, elle breake une deuxième fois pour plier le match, du moins le croit-on.
C'était sans compter sur le baroud d'honneur de Irina Camelia Begu, trop aguerrie pour renoncer sans combattre. Elle débreake une fois, puis force la Française à serrer le jeu au maximum pour écarter deux balles de deuxième débreak, qui auraient totalement relancé la partie. Gracheva tient bon, mais il reste à faire le plus dur : conclure sur son service. On voit de la tension, mais au final, la solidité dont elle fait preuve est exemplaire.
Varvara Gracheva s'impose finalement 7-5, 6-3. Moribonde en début de saison, ce qui lui a valu de chuter au classement, pas réellement spécialiste de la terre battue, la Française sera en 8e de finale d'un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. Ce ne sera pas facile contre Mirra Andreeva ou Peyton Stearns, mais une chose est sûre : pour la première fois depuis 4 ans, une Française verra la deuxième semaine à Roland-Garros.
