Alexandre Müller est passé près, mais s'incline en trois sets en finale à Marrakech
C'était le grand jour pour Alexandre Müller. La première finale de sa carrière sur le circuit ATP, à 26 ans. Une rencontre qui plus est "abordable" sur le papier, contre Roberto Carballes Baena, 82e joueur mondial. Certes, la semaine du Français était réussie avec notamment la garantie d'accéder pour la première fois de sa carrière au Top 100, mais ce dernier rendez-vous marocain avait des airs de cerise sur un gâteau déjà énorme.
Mais fatalement, on pouvait craindre que le Tricolore soit entamé physiquement. Dès le quatrième jeu, il s'en est sorti de justesse, sauvant trois balles de break. Pourtant, c'est bien lui qui va exploiter une rare baisse de régime de son rival, et breaker dans le traditionnel septième jeu, où se joue souvent une rencontre selon la légende.
Hier, le Français s'était effondré au moment de servir pour le premier set contre Kotov. Cette fois, pas de mauvaise blague. Un jeu blanc propre et net, et une manche bouclée 6-4. Semblant bien dans son match et au niveau physiquement, le Français avait une voie royale vers le titre. Mais encore fallait-il finir le travail.
Müller si près...
Et dès le premier jeu, Müller affirme sa volonté d'en finir en obtenant deux balles de break, sans les convertir cependant. Le mano à mano a repris, et le Français attendait l'ouverture. Mais l'ouverture, c'est l'Espagnol qui va la trouver au sixième jeu, profitant d'un attentisme soudain du Tricolore. Pas de quoi faire douter Alexandre Müller. Il repart à l'assaut, agresse l'Espagnol et débreake immédiatement, pour ensuite revenir à 4-4.
Le Tricolore sert avec succès deux fois pour rester dans le set, et pousse son adversaire au tiebreak. L'affaire est serrée, mais les deux joueurs offrent une qualité inégale dans leurs échanges. Mais à 3-3, le Français craque et concède les quatre derniers points et le set. Il semble alors au bord de la rupture, et le troisième set ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices.
... et si loin
Et le premier jeu du troisième set vient conforter cet état de fait. Un jeu acharné au terme duquel le Tricolore, malgré une belle résistance, finit par céder son engagement. Touché mentalement, Müller l'est aussi physiquement et doit faire appel au kiné pour soigner sa cuisse. Il se reprend et tient ses engagements, mais il est sans doute trop tard.
Carballes Baena tente de porter l'estocade, et y parvient après un septième jeu qui aura duré une éternité. Il mène 5-2 et a deux occasions de conclure sur son service. Malgré un dernier jeu compliqué, l'Espagnol s'impose finalement 4-6, 7-6 (3), 6-2 après trois heures de combat et remporte son deuxième titre ATP en carrière. Le premier d'Alexandre Müller attendra, mais le Français a réalisé la meilleure semaine de sa vie, et sera récompensé demain par une place dans le Top 100 pour la première fois de sa carrière.