Revigoré mais fatigué, Monfils s'avance prudemment avant le Masters 1000 de Paris
Ses yeux déjà tournés vers 2024, année de tous les possibles durant laquelle il espère pouvoir prétendre à une nouvelle victoire en Masters 1000, le Français arrive à Bercy, où il a déjà atteint la finale en 2009 et 2010, "pour prendre une dernière fois du plaisir cette année".
"À Paris, j'arrive un peu en fin de cycle, il y a de la fatigue, a déclaré le joueur de 37 ans, qui vient de disputer dix-huit matches sur le circuit en trois mois. Mais l'année prochaine, j'aurai peut-être les opportunités de briller en Masters 1000", a-t-il estimé ce dimanche, affirmant qu'il était encore trop tôt pour "penser aux Jeux olympiques" de Paris l'été prochain.
Le Parisien a vécu cette saison toutes les émotions, jusqu'au douzième titre de sa carrière décroché dimanche dernier à Stockholm, devant ses proches, au terme d'un combat renversant face au Russe Pavel Kotov en finale. Exténué, Monfils a reconnu avoir vécu "des hauts et des bas" en 2023.
Car ce succès en Suède, le propulsant au 84ᵉ rang mondial, est venu récompenser une longue et lente remontée pour celui qui avait chuté jusqu'aux abysses d'une 394ᵉ place mondiale en mai dernier, longtemps handicapé par une blessure au pied en août 2022 l'ayant éloigné des courts pendant de longs mois. La situation l'avait même poussé par moments à s'interroger sur la suite à donner à sa carrière car "les sacrifices ont été durs".
Renouveau américain
La "Monf" a trouvé un second souffle lors de la tournée estivale américaine, où il a retrouvé le plaisir de jouer et un physique fiable, deux mois après un nouvel arrêt après une nouvelle blessure, au poignet gauche, contractée à Roland-Garros lors de sa victoire épique en cinq sets contre l'Argentin Sebastian Baez au premier tour.
Sur le dur américain, si souvent théâtre de ses fulgurances, il a renoué avec le succès, remportant sept rencontres en trois tournois, dont trois face à des joueurs du Top 15 mondial (Tsitsipas, Norrie et De Minaur) devant des foules acquises à sa cause.
Des succès qui lui ont permis d'accéder aux huitièmes de finale à Washington, aux quarts au Masters 1000 de Toronto et encore en huitièmes au Masters 1000 de Cincinnati. Avant de tomber au deuxième tour de l'US Open en septembre devant l'implacable Russe Andrey Rublev, non sans avoir pris au passage un set à l'actuel N°5 mondial.
En arrivant à Paris, Monfils a aussi rappelé l'importance de son entraîneur suédois Mikael Tillström, rappelé en mai et avec qui il avait déjà collaboré de 2015 à 2018, dans sa renaissance.
"Prendre du plaisir"
"Il est arrivé à un moment où j'avais besoin d'une personne beaucoup plus présente, qui puisse aussi me comprendre. On a retravaillé les bases. Il m'a redonné confiance physiquement (...) Il m'a fait un bien fou", a insisté Monfils. Mais pas question à Bercy de ne pas jouer le coup à fond pour autant car "il y a la magie de Paris" et "toujours quelque chose en plus qui m'aide à me transcender", a-t-il toutefois ajouté, le sourire aux lèvres.
"J'espère me sentir bien, produire un bon niveau de jeu. Forcément, gagner un ou deux matches serait cool, mais surtout bien jouer. Ce sont toujours les fins de cycles qui sont les plus difficiles", a-t-il expliqué.
Au premier tour, il affrontera mardi l'Argentin Francisco Cerundolo (21ᵉ), contre lequel il s'est incliné lors de leur unique confrontation à Miami en mars, avant d'espérer pouvoir se mesurer au Norvégien Casper Ruud (8ᵉ) ensuite. Mais pour l'instant, Gaël Monfils ne s'y voit pas encore.