À 34 ans et après une énorme carrière, qu'est ce qui fait encore courir Victoria Azarenka ?
En 2009, Victoria Azarenka n'avait que 19 ans quand elle créait la surprise sur la tournée américaine. Demi-finaliste à Indian Wells, elle remportait son troisième et plus prestigieux titre à l'époque à Miami, célébrant ainsi son entrée dans le Top 10 du classement WTA, et , cerise sur le gâteau, en collant un 6-3, 6-1 à une certaine Serena Williams en finale.
15 ans plus tard, la Biélorusse est toujours là. Elle n'est plus la n°1 mondiale qu'elle a été, elle n'a plus gagné de titre depuis 2020, mais sa constance fait qu'elle se maintient entre la 10e et la 30e place mondiale, bénéficiant du statut de tête de série dans les tournois les plus importants.
Car là où certaines font durer le plaisir sans obtenir de résultats, la Biélorusse, elle, met un point d'honneur à rester au Top niveau. Quand elle est revenue de maternité en 2018, alors que les années précédant sa pause avait été compliquée par des blessures et une méforme persistante, et un premier retour avorté pour des raisons personnelles qui poussait à se demander si tout cela en valait vraiment la peine, puisqu'elle déclarait elle-même qu'elle était "prête à arrêter définitivement" la meilleure réponse a été amenée sur le court.
Après une mise en bouche à Indian Wells après huit mois sans jouer, boum, demi-finale à Miami - décidemment un lieu privilégié. Toujours présente quoi qu'il arrive, elle parviendra même à remporter un nouveau WTA 1000 à Cincinnati avant de signer une finale à l'US Open 2020, alors qu'on l'enterrait déjà, en sortant là encore Serena en demie.
Le titre dans l'Ohio est d'ailleurs son dernier en date, sans doute parce qu'elle ne court pas les WTA 250 pour remplir son palmarès. Elle continue à chasser les grands tournois, et à y être performante. Preuve en a encore été faite début 2023, quand elle a atteint le dernier carré de l'Open d'Australie. Le mois dernier, elle était encore quart de finaliste du WTA 1000 de Dubaï. Ses tombeuses dans ces deux tournois ? Elena Rybakina et Iga Swiatek.
Pourquoi ne pas prendre la voie facile à un âge où elle n'a plus rien à prouver ? Ce serait bien trop facile. C'est ce qu'elle déclarait à la WTA récemment "Je peux probablement battre 90 % des joueurs jouant mon ancien jeu, avec ce que j'ai appris et en me basant sur mon expérience. Mais il y a les 10 % restants, qui se situent à des stades plus avancés des tournois. Que dois-je faire pour gagner contre eux ?"
Elle veut continuer à jouer contre les plus fortes, mais elle prend aussi sa source d'inspiration chez les plus grands, notamment un certain Nole "Je ne suis pas sûre que beaucoup de gens voient les changements qu'il a apportés, même sur le plan technique, avec son service et certains mouvements dans le jeu. C'est assez impressionnant". De quoi donner à réfléchir sur l'évolution de son jeu.
Résultat, elle peut s'enorgueillir d'un début de saison avec 12 victoires pour 5 défaites. Sur ces cinq revers, un sur abandon, un contre Swiatek donc, et un face à Aryna Sabalenka. Toujours cette volonté de se confronter aux meilleures, de disputer des tournois importants alors qu'avec 20 titres dont deux Open d'Australie et 10 tournois WTA 1000 (anciennement Premier 5 ou Premier Mandatory) à son compteur, son palmarès parle déjà pour elle.
Miami est le tournoi qu'elle a remporté le plus souvent en carrière (2009, 2011, 2016, l'année où elle est devenue la troisième joueuse à réaliser le Sunshine Double) et au vu du chambardement permanent sur le circuit WTA, nul doute qu'elle peut viser grand encore cette année. Même si son début d'année est sensationnel avec son titre à San Diego, Katie Boulter ne lui fera pas peur pour son 8e de finale ce soir, pas plus que la lauréate du duel Anhelina Kalinina - Yulia Putintseva dans un éventuel quart de finale, puisqu'elle vient tout simplement de s'offrir la finaliste du dernier Open d'Australie, Zheng Qinwen.
La route vers le dernier carré est donc dégagée, et au vu de sa grande expérience, il semble improbable qu'elle ne saisisse pas l'occasion. Elle a déjà fait parler ses qualités de combattante dès son entrée en lice ici en sauvant quatre balles de match avant de terrasser Peyton Stearns. Toujours présente, Victoria Azarenka veut probablement un dernier joli trophée avant de ranger les raquettes. Mais on ne peut en être sûre, et tant qu'elle sera au niveau, il faudra se résoudre à la voir créer la surprise de temps à autre. Ainsi va la vie des anciennes gloires du circuit.