À l'aube de la tournée américaine sur sa surface préférée, Danielle Collins doit réagir
On y a cru à de nombreuses reprises. Quand elle a atteint les demi-finales de l'Open d'Australie en 2019, alors qu'elle était inconnue. Quand elle a rejoint les quarts à Roland-Garros en 2020, sur une surface qui est tout sauf sa préférée. Quand elle a enchaîné ses deux premiers titres à l'été 2021. Quand elle a réussi à se qualifier en finale de l'Open d'Australie 2022.
Mais au final, Danielle Collins n'a pas confirmé. Confirmé son énorme potentiel tennistique, qui fait d'elle une des joueuses les plus redoutables du circuit WTA quand elle joue pleine puissance. Entre blessures et mauvaises passes, elle n'est plus au niveau, et la tournée sur dur qui arrive va sans doute donner une belle indication sur la suite de sa carrière.
Car si elle avait perdu sa finale australienne, elle semblait enfin promise à un long séjour dans le Top 10. Chuter contre la reine de l'époque, Ashleigh Barty, n'avait rien d'infâmant. Surtout, cette joueuse de ciment avait maximisé son potentiel sur "sa" surface, avec principalement une démonstration en demi-finale contre la future reine, Iga Swiatek (5 jeux perdus).
Le ciment englobe à peu près la moitié des tournois du circuit principal. Briller sur cette surface, c'est l'assurance d'un classement adéquat. Et dans l'absolu, son année 2022 sur la surface n'est pas si mauvaise. Quart à Miami, 8e à l'US Open, demi-finale à San Diego, des défaites contre Naomi Osaka, Aryna Sabalenka, Maria Sakkari. Rien d'infâmant donc.
Le hic, c'est 1- que sur les autres surfaces, son bilan était famélique (3-5), 2- qu'en 2023, c'est son bilan tout court qui est famélique. 12 victoires pour 13 défaites, et une demi-finale au WTA 250 d'Austin. Un tournoi sur ciment largement dans ses cordes, mais qu'elle a quand même réussi à perdre.
Pour le reste, 3e tour à l'Open d'Australie, 2e à Wimbledon, 1er à Roland. Alors oui, ses tombeuses dans les Grands Chelems sont Elena Rybakina, Belinda Bencic et Jessica Pegula. Mais, conséquence de son absence de résultats, elle s'est présentée dans les deux derniers sans le statut de tête de série, et en a payé le prix fort. Et le paye encore aujourd'hui.
En effet, elle a tout simplement dû passer par les qualifications pour intégrer le gfrand tableau du WTA 1000 de Montréal. Un exercice plus accompli depuis des lustres, et qui a encore une fois prouvé ses difficultés actuelles. Une victoire échevelée sur une autre joueuse qui court après son passé, Eugénie Bouchard (6-1, 1-6, 6-1), puis, contre sa compatriote et 130e mondiale Emina Bektas, elle a laissé passer quatre occasions de plier l'affaire en deux manches et s'est laissée entraîner dans une bataille rangée conclue 7-5, 6-7 (10), 7-6.
4 heures de jeu en qualifications pour quoi ? Pour gagner le droit d'affronter l'une des joueuses les plus en forme du circuit WTA, Elina Svitolina. Ainsi va le quotidien des joueuses qui n'appartiennent pas ou plus à l'élite. C'est ce qu'est devenue Danielle Collins. Et si elle ne signe pas quelques performances de premier choix sur son ciment adoré, ce sera son quotidien pour les prochaines années. Il est l'heure pour l'Américaine. L'heure de renaitre de ses cendres.