Deux classiques absolus pour les demi-finales messieurs de l'Open d'Australie

À l'assaut de la montagne 

Ce ne sera "que" le 7e affrontement entre Jannik Sinner et Novak Djokovic sur le circuit ATP. Mais c'est en train de devenir une des affiches les plus excitantes. Logique quand le n°1 et le n°4 s'affrontent, mais on a vu "Nole" avoir un avantage net dans certains affrontements avec la concurrence. Pas ici. 

Certes, il mène 4-2 dans les confrontations directes, mais deux des trois dernières ont tourné à l'avantage du Transalpin. Et pas dans n'importe quels tournois, aux ATP Finals et dans la phase finale de Coupe Davis. À chaque fois, Sinner a réussi à maintenir une très haute intensité durant tout le match. Sa victoire en phase de poule à Turin semble avoir agi comme un déclic sur son niveau réel.

Et c'est un état de fait qui a été confirmé ici. Il est en effet le seul demi-finaliste à ne toujours pas avoir perdu un set. En sortant des adversaires comme Karen Khachanov (demi-finaliste l'an dernier) et surtout Andrey Rublev, contre lequel il a sorti son meilleur tennis au meilleur moment. Quand il était mené 5-1 dans le tiebreak du deuxième set avant d'enclencher le fameux "God Mode" et d'aligner 6 points pour rafler le set. 

Une preuve de plus de la nouvelle dimension prise par l'Italien depuis quelques mois. Suffisant pour réussir l'impossible ? Djokovic a remporté ses 12 dernières demi-finales de Grand Chelem, n'ayant plus chuté à ce stade depuis sa défaite 7-5 au 5e set contre Dominic Thiem à Roland-Garros 2019. C'est d'ailleurs contre lui que Sinner a perdu sa seule demi-finale majeure en carrière, lors du dernier Wimbledon. 

Certes, il aurait pu aller chercher le troisième set, mais la victoire du Serbe n'a souffert d'aucune contestation. Tout comme celle qu'il a raflé en finale des ATP Finals en novembre dernier. Quand il s'agit d'un enjeu majeur, "Nole" semble difficilement atteignable, puisqu'il a fallu un Carlos Alcaraz monumental pour le faire choir à Wimbledon et le priver du Grand Chelem. 

Quand ça compte, Djokovic est présent 90% voir 95% du temps. Sinner s'engouffrera-t-il dans les 5% restants ? Il ne peut pas être dans une meilleure forme, avoir eu une meilleur préparation avec son intersaison prolongée. L'Italien a mis fin à sa série de défaites contre le n°1 mondial, mais ce match en particulier pourrait définir la saison, voire la carrière de Sinner. Malheureusement, son heure ne semble pas venue.

Pronostic : Novak Djokovic en quatre manches

Le nouveau classique se renouvelle

Ce vendredi, Daniil Medvedev et Alexander Zverev vont s'affronter pour la 19e fois sur le circuit ATP. Si cela reste loin des 59 "Nole v. Rafa" on tient là une des plus grandes rivalités actuelles du tennis masculin. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, ces deux-là ne se sont jamais affrontés dans le cadre d'un Grand Chelem.

Le bilan est en faveur du Russe, qui mène 11-7. Ce n'est pas la seule source d'inquiétude pour Zverev, qui a également perdu 5 des six affrontements ayant eu lieu en 2023. Une dynamique personnelle en faveur de Medvedev donc, mais heureusement, l'Allemand peut présenter d'autres arguments. 

Et le premier et plus frais est sa victoire assez impressionnante sur Alcaraz en quarts de finale. On pourra lui reprocher de ne pas avoir su conclure en trois manches, mais le fait est qu'un joueur qui n'a jamais eu les jambes qui tremblent au moment de conclure, cela n'existe pas. Et lui a été capable de stopper l'élan retrouvé de son rival, qui avait mis le public dans sa poche, mais qui a dû reconnaitre la supériorité allemande.

En ce sens, Zverev a sans doute réalisé son match le plus complet depuis son retour après sa grave blessure contre Nadal à Roland-Garros 2022. Une blessure qui intervenait alors qu'il venait de battre, après un match plein... Carlos Alcaraz. Une preuve que le retour au plus haut niveau de l'Allemand est parfaitement engagé. Suffisant ?

Compliqué. Medvedev semble avoir un ascendant trop important. Certes, il est allé en cinq manches dans cet Open d'Australie, mais son rival aussi. Et sur sa meilleure surface, le Russe peut chanceler, mais le faire tomber, c'est une autre histoire. À fortiori sur dur extérieur, sa meilleure surface, celle sur laquelle il a obtenu ses cinq finales de Grand Chelem. 

Pour rappel, ses deux seules défaites à ce stade de la compétition en Grand Chelem ont eu lieu contre Alcaraz au dernier Wimbledon... et Thiem à l'US Open 2020. Les cartes sont sans doute dans ses mains, la bataille devrait être belle, mais ce match est sans doute plus important pour Zverev que pour Medvedev. Et c'est ce qui pourrait causer sa perte. 

Pronostic : Daniil Medvedev en quatre manches