L'Open d'Australie, une occasion de revenir sur le devant de la scène pour Léolia Jeanjean
Voilà bientôt deux ans que Léolia Jeanjean avait enfin fait parler d'elle sur le circuit féminin. Une athlète au parcours atypique, qui a connu plusieurs vies avant d'avoir enfin une chance d'éclater dans le tennis professionnel. Bénéficiaire d'une invitation dans le tableau principal à Roland-Garros, elle avait émerveillé le public parisien.
Comment ? En passant deux tours, dominant Nuria Parrizas-Diaz mais surtout l'ancienne n°1 mondiale Karolina Pliskova, ne laissant que quatre jeux à la Tchèque. Une récompense pour une joueuse ultra brillante dans les catégories de jeunes, mais qui avait subi les affres d'une très lourde blessure, à deux reprises, et qui avait mis de côté sa carrière pour aller étudier aux États-Unis, avant de retrouver le tennis sur le plan universitaire.
Un talent qui a attiré l'oeil, forcément, et l'on en voulait plus dans un tennis féminin français plutôt mal en point, hormis Caroline Garcia. Mais à l'image de la Lyonnaise, brillante en 2022 et en difficulté depuis Jeanjean n'a pas confirmé cette performance, alors qu'elle avait terminé 202 par une première finale au niveau WTA 125.
Notamment ici même, l'an dernier, en Australie. Engagée en qualifications, elle avait chuté au dernier tour, mais le destin était venu à son secours. Repêchée comme lucky loser, elle avait de surcroit hérité d'un premier tour abordable. Mais contre la modeste Nadia Podoroska, elle était passée à côté de son sujet, ne marquant que trois jeux au total et quittant l'Australie la tête basse.
Certes, une nouvelle fois bénéficiaire d'une wildcard, elle avait franchi un tour à Roland-Garros, mais l'impression générale était la stagnation. Des finales (perdues) sur le circuit ITF, certes, mais pas l'explosion attendue. Et des échecs en qualification des deux autres Grands Chelems. Pas de quoi pavoiser, et l'on ne savait pas vraiment à quoi s'attendre.
Mais le tournant a peut-être eu lieu en Australie. Mauvais tirage au premier tour des qualifications, avec la tête de série n°7, Ariana Rodionova, n°1 australienne et poussée par tout un peuple. Pourtant, Léolia Jeanjean va sortir une partie ultra-solide pour lancer sa campagne et retrouver sa combativité, un état de fait symbolisé par sa victoire sur Eva Lys lors du tour final après avoir sauvé une balle de match !
Et comme l'an dernier, son premier tour est des plus abordables. Caroline Dolehide, qui a connu son heure de gloire en octobre au WTA 1000 de Guadalajara en atteignant la finale – battue par Maria Sakkari – mais qui n'a guère confirmé depuis. Certes, cet exploit lui a ouvert les portes du Top 50, mais la Française a remporté leur unique affrontement fin 2022, ce qui laisse la porte ouverte à une belle performance.
D'autant que la récompense est de qualité : un probable deuxième tour contre Coco Gauff, lauréate de l'US Open et désormais officiellement une star du circuit après une année 2023 exceptionnelle. Une affiche que la Française a connue à New York en 2022 au premier tour, mais cette fois, la Française peut lancer pour de bon une saison capitale pour elle, puisqu'à 28 ans, elle n'a plus vraiment de temps à perdre pour entrer enfin dans le Top 100.
Une place dans les 100 meilleures qu'elle aurait obtenues l'an dernier en franchissant le premier tour ici même. Cette fois, même en cas de victoire, ce ne sera pas le cas. Malgré tout, le plus important pour elle est de lancer une réelle dynamique pour enfin entamer une ascension vers les sommets. Le tennis français fourmille d'ex – futurs - éternels espoirs, et espérons qu'elle n'en reste pas à ce stade.
