À Rome, Djokovic et Alcaraz, enfin réunis
Jusque-là, les circonstances ont empêché le N°1 mondial et celui qui le délogera à coup sûr du trône du tennis mondial après le tournoi italien à la simple condition d'y jouer au moins un match, de figurer dans le même tableau.
Il y a d'abord eu la blessure musculaire à la jambe droite qui a privé Alcaraz d'Open d'Australie, où Djokovic a triomphé pour la 22e fois en Grand Chelem et égalé le record de Rafael Nadal - lui tenu éloigné du circuit depuis bientôt quatre mois par un muscle de sa hanche gauche.
Il y a ensuite eu l'impossibilité - sur le point d'être levée - pour le Serbe, non vacciné contre le Covid-19, de participer aux Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami. Le jeune Espagnol, qui a opté pour la tournée sud-américaine de février sur terre battue pour lancer sa saison, s'est imposé en Californie et a été stoppé en demi-finales en Floride.
Il y a enfin eu l'impasse d'Alcaraz sur Monte-Carlo, premier Masters 1000 de la saison européenne sur ocre, pour se donner le temps de souffler, suivie de celle sur Madrid de Djokovic, pas dans sa meilleure forme depuis sa reprise.
Coude à surveiller
"Carlitos" débarque dans la capitale italienne, pour la première fois, sur la lancée de son doublé Barcelone-Madrid et fort de 19 victoires, et trois titres, en vingt matches sur terre battue en 2023. Sa régularité est remarquable : cinq finales jouées en six tournois depuis son début de saison tardif il y a moins de trois mois.
"C'est un très bon point", apprécie le protégé de Juan Carlos Ferrero. "C'est quelque chose qu'on travaille, c'est un objectif d'essayer de ne pas avoir un niveau de jeu fluctuant d'un tournoi à l'autre, mais de maintenir un certain niveau tout le temps. Pour l'instant, j'y arrive, je suis très content."
La trajectoire récente de "Nole", tenant du trophée à Rome, est moins flamboyante : à Monte-Carlo comme à Banja Luka (Bosnie) en avril, il s'est incliné dès son deuxième match (contre Musetti et Lajovic), loin de montrer son meilleur visage et de nouveau tracassé par son coude droit qui l'avait fait souffrir il y a plusieurs années.
À trois semaines de Roland-Garros, on surveillera forcément l'état de son articulation. Djokovic débutera soit face au jeune Français Luca Van Assche (85e), comme à Banja Luka, soit face à l'Argentin Tomas Martin Etcheverry (61e). La suite ? Potentiellement un enchaînement peu digeste Dimitrov (33e), Norrie (13e), Rune (7e) ou Auger-Aliassime (10e), et Sinner (8e) dans le dernier carré.
1-0 Alcaraz
Alcaraz s'élancera lui contre un autre Espagnol, Albert Ramos (72e), ou l'Italien Francesco Passaro (126e). Sur son parcours ensuite, se profilent des retrouvailles dès les 1/8e de finale avec Borna Coric (16e), tout frais demi-finaliste à Madrid, un quart de finale contre Stefanos Tsitsipas (5e), finaliste sortant à Rome, et une demi-finale face à Rublev (6e), Zverev (22e) ou pourquoi pas Medvedev (3e).
Si tous les deux se hissent en finale, le lauréat de l'US Open 2022, devenu dans la foulée le plus jeune N°1 mondial de l'histoire, s'y présentera avec l'avantage d'être sorti victorieux de son unique face-à-face avec Djokovic, il y a un an à Madrid (6-7 (5), 7-5, 7-6 (5) en demi-finales).
Avec Van Assche, qui se prépare à jouer son tout premier Masters 1000 à 18 ans, le même âge qu'Arthur Fils (119e), ils sont douze Français à avoir leur place dans le tableau principal. Dont Richard Gasquet, à deux victoires de la barre des 600 matches gagnés, seulement atteinte parmi les joueurs en activité par Nadal, Djokovic et Murray.
Dans le tableau féminin, elles sont pour l'instant deux engagées, Caroline Garcia et Alizé Cornet. La N°5 mondiale, en quête de sa meilleure forme, aura pour première adversaire la Roumaine Ana Bogdan (59e) ou une joueuse issue des qualifications. Un quart de finale face à Aryna Sabalenka, N°2 mondiale et fraîchement titrée à Madrid, lui est potentiellement promis.