De tous les Français engagés au second tour, Arthur Fils est sans doute celui qui avait le tirage le plus abordable. Matteo Arnaldi, révélé par une victoire sur Casper Ruud à Madrid, était cependant prenable pour l'étoile montante tricolore. Néanmoins, le Français avait semblé en difficulté lors de sa grosse victoire au premier tour, et il fallait rester prudent.
Un état de fait confirmé par le break de l'Italien dès le premier jeu du match, mais la réponse du Français est cinglante. Mené 0-2, il aligne cinq jeux consécutifs en étant indiscutablement le meilleur joueur sur le court. Nanti de son avantage, il gère sa fin de set en patron et vire en tête. Comme attendu.
La suite l'est beaucoup moins. Arnaldi devient bien plus menaçant, et un vrai match a lieu. Chacun a sa chance, mais on semble se diriger vers un tiebreak logique. Sauf qu'au moment de servir pour aller chercher ce jeu décisif, Fils se met à reculer, l'Italien fait jouer le coup supplémentaire, et piège son rival pour revenir à hauteur.
Le troisième set manque de ressembler au deuxième comme deux gouttes d'eau. Arnaldi est impérial sur son engagement, et au moment de servir pour arracher le tiebreak, Fils, moins fringant, doit sauver une nouvelle balle de set. Le niveau de jeu monte alors subitement d'un cran dans ce jeu décisif crucial. Mais le Tricolore fait trop de fautes dans des moments inopportuns, et craque pour laisser le Transalpin prendre l'avantage, et porter un rude coup au moral d'Arthur Fils.
Sauf qu'au bord du précipice, sauvant deux balles de break d'entrée, le Français se remet à l'endroit. Plus de solidité, notamment au service, et une volonté claire de ne pas renoncer. Arnaldi reste menaçant, mais flanche à son tour au moment de servir pour aller chercher le tiebreak. Incisif au bon moment, Fils s'offre un deuxième match d'affilée en cinq manches.
Ce qui rend encore plus surpenant le fait de le voir craquer immédiatement. Soudainement privé d'énergie, le Français coule à pic, concédant un break puis un deuxième. Il en reprend un dans la foulée mais doit laisser Arnaldi servir pour le match. L'Italien ne laisse pas passer sa chance et s'impose 3-6, 7-5, 7-6 (5), 5-7, 6-4 en plus de trois heures. De quoi laiser des regrets au Tricolore.