Existait-il un monde dans lequel Jannik Sinner n'allait pas remporter l'US Open ? L'Italien avait balayé tous les doutes en étant le seul favori à tenir son rang à New York. Le trophée lui tendait les bras, car on imaginait mal Taylor Fritz, pour sa première finale de Grand Chelem, réussir à tenir le choc. Restait la glorieuse incertitude du sport...
Vainqueur du toss, Sinner choisissait de recevoir, tablant sur la nervosité de son rival. Choix payant, puisqu'il breakait d'entrée, mais alors qu'il semblait lancé, il rendait l'avantage dès le quatrième jeu, ayant brusquement baissé d'identité. Cela ne changeait rien au problème principal de Fritz, à savoir une piètre qualité de service (38% de premières dans ce set). L'Américain allait se faire breaker trois fois, et le premier set tombait logiquement dans l'escarcelle italienne.
En ce qui concerne la qualité de service, Taylor Fritz a singulièrement redressé le tir dans la deuxième manche, qui est passée à vitesse Grand V. Les deux joueurs déroulaient sur leur engagement, l'Américain semblait avoir trouvé sa vitesse de croisière, tout les signaux pointaient vers une explication au tiebreak. Sauf qu'au moment où son rival servait pour rester dans le deuxième set, Sinner sortait du bois et haussait subitement le ton, une stratégie parfaite pour plier le set et se rapprocher du sacre.
D'entrée de troisième chance, Fritz dispose d'une chance unique de relancer le match sous la forme de trois balles de break, mais il ne la saisira pas. Le scénario parait alors convenu, mais Sinner gâche deux balles de break pour tuer le match. Voilà qui regonfle le moral de son rival, qui breake enfin, retrouve de l'allant, rallie le public et s'en va servir pour le set. Une deuxième énorme occasion gâchée puisqu'il est alors abandonné par sa première.
Sinner reprend la main et force son rival à servir pour rester dans le match. Et comme on pouvait le craindre, l'Américain est à court de solutions et finit par rendre les armes. Jannik Sinner s'impose 6-3, 6-4, 7-5 et remporte l'US Open 2024. Plus que jamais n°1 mondial, l'Italien a démontré sa capacité à élever son niveau quand la situation l'exige. Il aura raflé les deux Grands Chelems sur dur cette année, et aura été trop fort pour un Taylor Fritz qui n'aura pas démérité pour sa première à ce niveau, mais qui a pu mesurer ce soir l'écart qui le sépare du gratin du tennis mondial.
