Au XXIe siècle, seule Angelique Kerber en 2016 avait réussi à remporter les deux Grands Chelems sur dur lors de la même saison. C'est dire l'ampleur de la tâche qui attendait Aryna Sabalenka. Néanmoins, la Biélorusse, lauréate des deux derniers Opens d'Australie était favorite, puisqu'elle était finaliste l'an dernier, que Jessica Pegula disputait sa première finale majeure, et qu'elle avait dominé l'Américaine en finale à Cincinnati le mois dernier sur cette même surface.
Mais Pegula était en pleine confiance, puisque lauréate à Toronto et victorieuse de Iga Swiatek lors de cet US Open. Agressive, elle sera la première à breaker lors du troisième jeu, mais ne parvient pas à le confirmer du fait d'un regain de puissance de sa rivale. Ce qui permet à Sabalenka de mettre sa patte sur la rencontre, avec une combinaison puissance / longueur de balle en tout point exceptionnelle.
Après une demi-heure, la Biélorusse servait pour le set, et laissait alors apparaitre des félûres dans la carapace. Fébrile, avec le public contre elle, elle rendait l'avantage en ayant baissé de qualité au service. Elle se délite, multiplie les double fautes, mais serre les dents et parvient à renverser la situation quand Pegula sert pour aller chercher le tiebreak. Là, Sabalenka donne tout en retour, multiplie les balles de set et parvient à ses fins en variation, pour porter un rude coup à une Américaine qui semblait lancée.
On ne croit pas si bien dire, puisque Pegula est en galère dès sa première mise en jeu de la deuxième manche. Mise sous l'éteignoir par la puissance de sa rivale, elle finit par céder son engagement... sur une double faute. Sabalenka mène rapidement 3-0, et on voit mal ce qui pourrait l'empêcher de soulever le trophée. Mais parfois, il suffit d'un grain de sable pour faire dérailler la machine. Ce grain de sable est tout simplement une balle de 4-0 non convertie par la Biélorusse.
Un point anodin qui va avoir de grandes conséquences. Subitement, plus rien ne rentre pour Sabalenka, qui subit le retour de flamme de sa rivale. Pegula pousse son adversaire à la faute, breake une fois, deux fois, tient le choc du fond de court, et enchaîne tout simplement cinq jeux d'affilée ! La Biélorusse stoppe la saignée, mais l'Américaine sert pour le set et a une occasion en or d'aller chercher une manche décisive.
Mais le bras tremble, les balles sortent de peu, et Sabalenka se jette sur l'occasion pour rafler trois balles de débreak, la troisième étant la bonne. Trois minutes plus tard, voilà l'Américaine contrainte de servir pour rester dans le match. L'occasion est trop belle pour Aryna Sabalenka, qui appuie sur l'accélérateur, met tout ce qu'elle a en retour, et s'impose finalement 7-5, 7-5. Un succès logique pour celle qui est tout simplement la meilleure joueuse de dur au monde.
