Ons Jabeur va passer un test important contre l'étoile montante Linda Noskova
Des difficultés respiratoires. Voilà ce dont a souffert Ons Jabeur lors de son premier tour face à Camila Osorio. Alors oui, la Tunisienne, bien que ballottée, a fait parler le bras et l'expérience pour éviter une troisième manche, mais ce n'est guère rassurant.
Car c'est tout simplement sa place de finaliste qu'elle défend, et les 1200 points qui vont avec. S'il est impossible, contrairement à Caroline Garcia, qu'elle quitte le Top-10, une défaite précoce ferait franchement désordre. Problème, Jabeur n'est pas dans la forme de sa vie, et il y a une raison majeure.
Et celle-ci est sa nouvelle défaite en finale d'un Grand Chelem, lors du dernier Wimbledon. Cette fois, la pilule a eu du mal à passer. Elle l'a reconnu en conférence de presse, indiquant que c'était la raison de son forfait à Montréal.
Cela fait déjà trois occasions gâchées d'épingler un Grand Chelem à son palmarès. Et cela commence à lui peser. Car elle en a abordé deux en position de favorite. Il n'y a que l'an dernier, ici même, qu'elle s'est logiquement inclinée sans avoir de regret outre contre Iga Swiatek.
Du coup, la concurrence est aiguisée. Et la concurrence se nomme Linda Noskova. Dans la colonie de jeunes joueuses tchèques qui progressent à vitesse grand V sur le circuit, c'est sans nul doute la plus talentueuse. À 18 ans, elle est déjà membre du Top 50 après une saison convaincante, où elle a disputé – et perdu –, ses deux premières finales en simple.
Mais pourquoi une joueuse prometteuse est-elle supposée pouvoir battre l'une des meilleures joueuses au monde ? Parce qu'elle l'a déjà fait, tout simplement. En tout début d'année, les deux joueuses ont croisé le fer lors de la demi-finale d'Adelaïde, là où la Tchèque a donc rejoint sa toute première finale professionnelle.
Noskova a montré sa palette ce jour-là. Un gros service, une distribution impeccable en coup droit comme en revers, une faculté à jouer en avançant. Certains diraient que son jeu est "scolaire", mais parfaitement exécuté, il fait des ravages. D'autant qu'elle semble posséder un bon sens tactique.
Ce succès 6-3, 1-6, 6-3 signifiait plusieurs choses. D'abord, que Noskova a les moyens de battre une top joueuse. Si elle rééditait cela, elle afficherait enfin son nom en lettres capitales. Ensuite, qu'elle avait l'intelligence de lâcher un set pour se refaire une santé, tactique payante dans ce cas-là. Mais, surtout que la Tunisienne n'aura aucun avantage psychologique au moment d'entrer sur le court.
Pour s'en sortir, Jabeur va devoir faire du Jabeur. Puisqu'elle n'a pas l'air dans les meilleures dispositions, il va falloir varier au maximum. Durant leur demi-finale, elle avait pris un set en gênant la Tchèque grâce à ses changements de rythme, et sa faculté à couper les trajectoires.
Il faudra renouveler cela, car une défaite pourrait compliquer la tâche de la Tunisienne dans la course aux WTA Finals. Cela démontrerait surtout que cette défaite à Wimbledon aura totalement gâché la fin d'une saison où la Tunisienne a prouvé qu'elle appartenait toujours au gratin du tennis féminin. C'est une question d'autorité, et de hiérarchie. Comme souvent.