Sabalenka contre Pegula et tout un stade... encore
Sabalenka a prouvé ces dernières années sa capacité à bien jouer sur dur : outre deux titres à l'Open d'Australie (2023, 2024), elle a toujours atteint le dernier carré à Flushing Meadows lors de ses quatre dernières participations, dont deux finales consécutives. Son point faible ? Son émotivité. Depuis toujours, la native de Minsk lutte contre ses nerfs.
Dans un premier temps, elle les a canalisés de façon à ne pas s'effondrer techniquement sur un court. On se souvient des doubles fautes répétées et des fautes directes à foison qui l'ont longtemps handicapée. Désormais, cette nervosité l'étreint plus sur le plan psychologique au moment de conclure.
L'an dernier, elle avait même facilement remporté le premier set 6-2 avant de s'incliner face à Gauff. Cette année, elle déclarait encore après sa victoire en demi-finales contre l'Américaine Emma Navarro avoir eu du mal à conclure.
"J'ai été prise par les émotions et j'ai eu un petit flashback de la finale de l'an dernier à cause de l'ambiance créée par le public", a expliqué la Biélorusse de 26 ans.
Peur
"Je suis très heureuse d'avoir retenu les leçons (de l'an dernier, ndlr) et d'avoir réussi à contrôler mes émotions pour parvenir à conclure ce match en deux sets" 6-3, 7-6 (2), a-t-elle ajouté.
Mais la joueuse a reconnu avoir eu peur dans le deuxième set : "Je me suis dit pendant le match Non, non, non, Aryna, ça ne peut pas se reproduire ! Contrôle tes nerfs, concentre-toi sur toi. Il y a aussi des gens qui sont pour toi, ton box, ta famille, tu dois te battre".
L'an dernier, en effet, le court Arthur-Ashe était non seulement plein à craquer d'un public entièrement acquis à la cause de son adversaire, mais la prodige US avait même attiré une rare concentration de "people". Et la Biélorusse n'a su réagir face au "bruit" incessant y compris durant les points descendant des immenses tribunes pour pousser son adversaire.
"Mon erreur a été d'oublier qu'elle était aussi gênée par le bruit. Oui, ils l'encouragent, mais comment peuvent-ils l'aider à gagner le match ? Le seul moyen, c'est d'entrer dans ma tête et de me faire perdre, moi", a-t-elle déclaré jeudi, comme pour se prouver qu'elle avait bien retenu la leçon et prévenir son adversaire qu'elle ne se laisserait pas avoir deux fois.
Cherche consécration
Car Sabalenka se prépare à affronter une ambiance du même acabit samedi face à Pegula, qui s'est installée depuis deux ans dans le Top 10 mondial parvenant même quelques semaines au troisième rang, et qui cherche toujours la consécration d'un Majeur (elle a deux WTA 1000 à son palmarès : Montréal 2023 et Toronto 2024).
Avec deux titres majeurs, une finale et cinq demi-finales, l'expérience est largement du côté de la Biélorusse, face à une adversaire qui, à 30 ans, avait atteint sept fois les quarts de finale en Grand Chelem, dont une fois à New York (2022), sans jamais les dépasser.
En outre, Sabalenka mène cinq à deux dans leurs duels sur le circuit et a remporté en deux sets leur dernier affrontement en finale de Cincinnati, juste avant l'US Open. Mais Pegula a fait le plein de confiance pour arriver jusqu'en finale, avec en particulier une victoire nette en quarts de finale contre la N°1 mondiale, sacrée lors de l'édition 2022, la Polonaise Iga Swiatek.
Le plafond de verre enfin brisé, elle a su renverser en demies une situation bien mal embarquée, car elle se sentait comme une "débutante" après avoir perdu le premier set face à la Tchèque Karolina Muchova avant de s'imposer 1-6, 6-4, 6-2.
Quant à la finale, l'Américaine estime "avoir le jeu pour frustrer" Sabalenka, à condition peut-être que celle-ci serve "un peu moins bien" qu'à Cincinnati. Un titre à l'US Open, "vaudrait tout l'or du monde", assure Pegula en rappelant tout le travail nécessaire pour se trouver à une victoire de réaliser ce "rêve d'enfant". "Je suis heureuse d'être en finale, mais je suis là pour remporter le titre", a-t-elle ajouté.