Sabalenka pour couronner sa saison, Gauff pour l'histoire
Elle deviendrait ainsi la plus jeune Américaine à remporter son Majeur national depuis Serena Williams en 1999. Mais à 25 ans, la Biélorusse espère terminer la saison des Grands Chelems comme elle l'a commencée : par un titre sur le dur de New York après celui, son tout premier Majeur, sur le dur de l'Open d'Australie en janvier.
Du trio dominant du circuit féminin, qu'elle forme depuis l'an dernier avec Iga Swiatek et Elena Rybakina, Sabalenka a été la plus régulière cette année en atteignant les demies des quatre Majeurs et les finales de deux. Cette constance lui a permis de s'assurer de monter sur le trône mondial dès l'élimination de Swiatek en 8ᵉˢ de finale à Flushing Meadows.
Et Sabalenka qui restait sur deux échecs en demies à l'US Open en 2021 et 2022 ainsi qu'à Wimbledon en 2021, considère que le fait d'avoir enfin soulevé le trophée à Melbourne lui donne un avantage psychologique. Du moins une certaine assurance face au déjà-vu, déjà vécu.
"Je serai différente pour cette finale, parce que je sais à quelles émotions m'attendre", estime la Biélorusse à fleur de peau, dont le jeu puissant est très dépendant de sa gestion émotionnelle.
"Par magie"
Entre frustration et énervement, elle reconnaît d'ailleurs avoir renversé la situation comme "par magie" en demi-finales contre Madison Keys après avoir perdu le premier set 6-0. Ce retournement aura un impact psychologique sur la suite puisqu'elle a tenu le choc face à une joueuse américaine soutenue à la quasi-unanimité par les 24.000 spectateurs de l'arène Arthur-Ashe.
Ce samedi, les conditions seront équivalentes, voire plus intimidantes encore, face à Gauff en qui le public veut voir l'héritière de la reine Serena.
"J'aurais préféré jouer une adversaire qui n'aurait pas la totalité du public avec elle, mais la demi-finale va m'aider en ce sens et je serai OK avec ce soutien du public... même si je veux espérer que quelques personnes vont me soutenir moi, de temps en temps, s'il vous plaît", implore Sabalenka dans un sourire.
Sur le pur plan tennistique, la future N°1 a battu Gauff au printemps sur le dur d'Indian Wells, mais elle estime que l'Américaine de 19 ans a "beaucoup progressé" depuis. Pour preuve, ses deux titres à Washington et Cincinnati en août, juste avant de venir à New York.
"Effet de surprise"
"Elle se déplace très bien, elle sert très bien, elle a faim, n'a rien à perdre et sait que le public sera avec elle", énumère Sabalenka. Le constat est globalement juste, si ce n'est que Gauff aura vraisemblablement la pression d'un possible premier titre en Grand Chelem, qui plus est son Grand Chelem national, et devra donc certainement gérer la peur de perdre.
Finaliste à Roland-Garros en 2022, elle a toutefois une petite expérience de ce type de finales. À Paris l'an dernier, "j'avais ressenti un effet de surprise durant tout le tournoi", se souvient-elle. "Je ne pensais pas avoir en moi ce qu'il fallait, en particulier pour battre Iga (Swiatek en finale) qui était sur une série victorieuse", ajoute-t-elle.
À New York cette année, elle est bien plus pragmatique : "je me suis plus concentrée sur moi-même et sur mes attentes personnelles" que sur les attentes extérieures, explique-t-elle. Elle est, en effet, très attendue depuis sa fracassante arrivée sur le devant de la scène à Wimbledon en 2019, lorsqu'elle avait atteint les 8ᵉˢ de finale à 15 ans après avoir notamment éliminé Venus Williams au premier tour.
"Je ne vais pas sur les réseaux sociaux, je n'écoute pas les gens qui pensent que je peux le faire, ni ceux qui pensent que je ne peux pas", assure-t-elle. "Quoi qu'il arrive samedi, je suis fière de ce que j'ai fait ces dernières semaines", affirme-t-elle encore en précisant tout de même "avoir vraiment la maturité et la capacité" de soulever le trophée ce samedi.