À quand le jour de gloire de l'ultra régulière Jessica Pegula ?
Début janvier, lors de la toute neuve United Cup, Jessica Pegula fait sensation. Elle étrille - le mot est faible - Iga Swiatek, 6-2, 6-2, son premier succès en carrière sur une n°1 mondiale. Une parfaite manière de lancer une saison que l'on annonce brillante, celle de l'explosion dans la foulée de son titre au WTA 1000 de Guadalajara.
Sa saison est bonne, on pourrait même la qualifier de très bonne. 34 victoires pour 11 défaites, une énième preuve de la régularité de l'Américaine. Mais les quarts de finale de Grand Chelem semblent son plafond de verre, et alors qu'elle aura bientôt 30 ans, le temps presse.
Car si elle est confortablement installée dans les hauteurs du classement WTA, ce n'est pas grâce à un exploit, mais à une multitude de grosses performances. Jugez plutôt : 10 Grands Chelems depuis début 2021, 5 quarts de finale. 19 participations en WTA 1000 depuis la même date, 11 quarts de finale. Tout ça pour un seul titre, celui susmentionné de Guadalajara.
Néanmoins, cette barrière des quarts, elle ne l'a jamais franchi en Grand Chelem. Et quand on parle des WTA 1000, on compte six réussites. Ce qui fait donc un moyen 6/16 aux deux plus hauts niveaux de tournois du circuit WTA. Mais là où le bât blesse, c'est quand on jette un oeil à ses résultats face à ses principales rivales.
En carrière, elle est à 12 victoires pour 25 défaites contre des membres du Top 10. Mais ce qui interpelle, c'est sa saison 2022. La meilleure de sa carrière donc, avec ce sacre en WTA 1000. Pourtant, elle a réalisé un apocalyptique 3-12 contre les Top 10 sur toute la saison ! Un Bilan alourdi par ses trois défaite en trois matchs aux WTA Finals.
Rédhibitoire pour aller chercher un grand titre. Car si l'on regarde parmi ses 11 défaites de la saison, il n'y en a qu'une seule véritablement "gênante" : face à Taylor Townsend pour son entrée en lice à Rome. Le reste, c'est contre des Top 10, où des anciennes lauréates de Grand Chelem.
Ainsi, Jessica Pegula est pour l'instant sur les rails d'une carrière réussie, mais sans véritable coup d'éclat. Non pas que gagner un Grand Chelem ou non transforme une mauvaise joueuse en star. Emma Raducanu a gagné l'US Open, mais sur le papier, la carrière de Pegula est 10 fois meilleure. Cependant, un tel talent pas récompensé serait sans aucun doute du gâchis, à l'image d'une Karolina Pliskova.
Sur le papier, son tableau à Wimbledon est ouvert jusqu'en demi-finales, avec une confrontation programmée contre Iga Swiatek. Mais défier la Polonaise sur ce qui serait alors son premier dernier carré de Grand Chelem pourrait peut-être lui donner le supplément d'âme nécessaire à un tel exploit. Alors qu'elle aura 30 ans en début d'année prochaine, elle doit à minima être dans les 4 d'un majeur avant la fin de l'année, sous peine de stagner. Et le surplace n'est qu'un prélude à la chute.