Saison terminée pour Elena Rybakina, de quoi nourrir de gros regrets pour la Kazakhstanaise
Certes, Aryna Sabalenka était déjà qualifiée pour les demi-finales des WTA Finals, et certaine de terminer première de sa poule. Certes, on a vu en fin de rencontre que la Biélorusse avait quelque peu craqué et lâché le match. Mais c'était déjà la sixième victoire sur une n°1 mondiale en exercice pour Elena Rybakina depuis le début de sa carrière, toutes ayant eu lieu sur les deux dernières saisons.
La Kazakhe a une nouvelle fois fait parler la poudre, avec 83% de points gagnés derrière sa première balle, une de ses cartes maîtresses sur une surface qui lui sied parfaitement. Elle a fini par faire renoncer la n°1 mondiale, concluant donc sa saison comme elle l'avait commencé, puisqu'elle avait rossé Sabalenka 6-3, 6-0 en finale du premier tournoi de la saison à Brisbane.
Sur le papier ? Une saison réussie, avec 42 victoires pour 11 défaites, trois tournois remportés (tous en catégorie WTA 500), quelques matchs qui ont clairement laissé une trace (son succès sur Iga Swiatek en quarts à Stuttgart, sa défaite d'extrême justesse face à Sabalenka en demi-finale à Madrid), deux finales en WTA 1000, une demi-finale à Wimbledon, de quoi se réjouir en théorie.
Mais en pratique, depuis ce parcours à Londres, sa saison était quasiment finie. Pour différentes raisons. Physiques d'abord, puisqu'elle n'aura donc joué que 5 matchs depuis Wimbledon, mais tout est resté très nébuleux. Lors de son forfait avant son deuxième tour de l'US Open, aucune raison physique n'a été avancée.
Mais il y a aussi eu la rupture avec son entraîneur, Stefano Vukov, qui la coachait depuis 5 ans. Et qui a donc fait d'elle ce qu'elle est. Car quand le Croate est arrivé à ses côtés en février 2019, la Kazakhstanaise était en dehors du Top 150, avait uniquement gagné un W60. 5 mois plus tard, elle gagnait son premier titre WTA à Bucarest, et allait terminer l'année 37e mondiale. Une progression fulgurante.
Mais alors qu'elle avait réussi un début de saison 2020 fantasmagorique avec 4 finales pour un titre lors des deux premiers mois, le Covid est venu interrompre son irrésistible ascension. Et il allait lui falloir du temps pour atteindre les sommets qu'on lui promettait alors. À dire vrai, quand elle est allée gagner Wimbledon en 2022 à la surprise générale, l'étiquette d'ex future éternelle espoir semblait lui coller à la peau.
Mais déjà, quelques forfaits, quelques abandons ça et là. Sauf que depuis ce sacre londonien (qui lui a rapporté la bagatelle de... 0 points WTA, conflit russo-ukrainien oblige), elle fait clairement partie du gratin. Une finale en Grand Chelem à l'Open d'Australie 2023, 5 finales pour deux titres WTA 1000, une présence constante dans le Top 10, deux qualifications successives aux WTA Finals : c'est une taulière du circuit WTA.
Mais si elle a l'avantage d'avoir déjà gagné un Grand Chelem, et donc de ne plus avoir ce poids sur les épaules contrairement à d'autres Top 10 comme Ons Jabeur ou Jessica Pegula, sa saison est empreinte de frustration. Ce forfait à l'US Open est le point final d'une saison où elle est passée à côté d'un deuxième sacre qui lui tendait les bras à Wimbledon, perdu une paire de matchs qui auraient pu changer sa saison, et fini hors de forme dans des WTA Finals dans lesquelles elle aurait pu arriver en favorite sur une surface parfaite pour elle.
Cependant, la principale nouvelle pour elle, c'est le nom de son nouvel entraîneur : un certain Goran Ivanišević. L'homme qui a fait de Marin Čilić un vainqueur du Grand Chelem en pleine ère du Big Three, avant de passer 5 ans avec Novak Djokovic, permettant à Nole de rajouter 10 tournois majeurs à son palmarès, entre autres choses. Séparé du Serbe depuis mars, on se demandait qui il allait prendre en charge. Un renfort de poids indéniable pour la Kazakhstanaise.
Suffisant pour un retour en force ? Clairement, Elena Rybakina est proche du sommet, terminera au plus bas la saison 6e mondiale en n'ayant quasiment pas joué depuis mi-juillet. Les dernières marches sont les plus dures à gravir, mais avec la prise de pouvoir d'Aryna Sabalenka - au jeu de laquelle le sien est souvent comparé - impossible de ne pas envisager de la voir briller en 2025. Plus les rivales de haut niveau seront nombreuses, plus le circuit féminin sera palpitant. Et elle a clairement l'étoffe d'une future n°1 mondiale. Reste à en avoir véritablement le niveau.