Tiger Woods fait sa rentrée chez lui au Genesis, en espérant briser le sort
"C'est ma mentalité", a insisté, ce mardi devant les médias, la superstar du golf qui entretient une relation particulière avec cette épreuve du circuit nord-américain et son parcours du Riviera Country Club, à Pacific Palisades, où tout commença en quelque sorte pour lui et où tout aurait pu finir aussi.
C'est là qu'à 16 ans, encore amateur, il fit ses débuts sur le circuit PGA, après y avoir tapé ses premiers coups enfant. Là aussi qu'il parraine l'épreuve depuis 2017, au profit de sa "Fondation TGR". Là encore où il a échoué à s'imposer en treize participations. Là enfin où, quelques kilomètres plus loin, il eut un grave accident de voiture le 23 février 2021.
Quittant les lieux tôt le matin, il fit une sortie de route brutale, son SUV enchaînant plusieurs tonneaux avant de finir sa course aux abords d'une double voie. Il subit plusieurs fractures ouvertes aux jambes, surtout la droite, la plus endommagée, qui ne donnait guère d'espoir quant à la poursuite de sa carrière.
"Oui, je suis rouillé"
Mais deux ans après, Woods est toujours debout à 47 ans. Il avait réussi un retour inespéré en avril 2022 au Masters d'Augusta, avant de jouer au Championnat PGA puis au British Open. Et si on ne l'a plus revu jouer depuis, c'est parce qu'il a dû soigner une fasciite plantaire.
"Ça va bien mieux. J'ai bien pu me remettre. Reste à savoir quelle sera mon endurance", a-t-il dit. "La clé, c'est la récupération d'un jour à l'autre. Ma jambe est en meilleur état que l'année dernière, mais c'est ma cheville qui pose souci. Il a fallu faire en sorte qu'elle se détende, tout en lui redonnant de la force en même temps, c'est un équilibre complexe à trouver", a-t-il ajouté.
Le parcours du Riviera est exigeant avec sa descente abrupte depuis le premier tee, jusqu'à ce vieil escalier en traverse de chemin de fer, au bout du green du n°18, montant vers le clubhouse. "Oui, je suis rouillé, mais j'ai connu ça plusieurs fois par le passé et je me suis pas mal débrouillé", a ajouté en souriant celui qui s'est relevé de tant d'autres sérieuses blessures. En 2019, il avait notamment remporté son cinquième Masters d'Augusta après une périlleuse opération de fusion des vertèbres.
"Je dois être réaliste"
"Je me suis bien préparé et puis je connais ce parcours, même si je n'ai en effet pas eu beaucoup de succès ici. Mais je sais comment bien m'entraîner dessus et quels coups frapper", a ajouté le "Tigre" qui aura l'élite actuelle du circuit PGA face à lui, à commencer par Scottie Scheffler redevenu n°1 mondial le week-end dernier en s'imposant à l'Open de Phoenix.
Dix-neuf des vingt meilleurs joueurs du monde, dont le Nord-Irlandais Rory McIlroy (n°2) et l'Espagnol Jon Rahm (n°3) qui peuvent reprendre ce fauteuil, s'affronteront pour une dotation de 20 millions de dollars (18,6 millions d'euros).
Woods lui ambitionne ni plus ni moins de devenir, tout seul, le joueur le plus titré dans l'histoire de l'USPGA, puisqu'il partage depuis 2019 et un succès au Zozo Championship le record du plus grand nombre de victoires (82) avec Sam Snead. Et il sait que les occasions d'y parvenir seront peu nombreuses.
"Si je voulais jouer plus ? Oui. Pourrais-je ? Je ne sais pas", a-t-il convenu. "Je ne vais pas disputer une saison complète, donc je dois choisir mes tournois. Ce seront les Majeurs et peut-être un ou deux en plus. Je dois être réaliste... Mais je vais mettre toute mon énergie dans ces épreuves."