Titulaire indiscutable avec le Real Madrid, Camavinga cherche encore sa place avec les Bleus
Avoir le défaut de ses qualités est une formule passe-partout et elle pourrait s'appliquer à Eduardo Camavinga. Or des défauts, il n'en montre pas beaucoup quand il porte le maillot du Real Madrid. Même son nombre de cartons jaunes reçus a baissé, de 9 en 26 matches de Liga lors de sa première saison en 2021-2022 à 3 en 37 journées en 2022-2023.
Qu'il joue milieu axial, milieu gauche ou latéral gauche, l'ancien Rennais fait l'unanimité ou presque. Cette polyvalence a bien servi à Carlo Ancelotti quand il y a eu pénurie de latéraux gauches et, par ricochet, Didier Deschamps n'a pas eu à s'en plaindre pendant la Coupe du monde.
Rarement à son poste de prédilection
Idéalement, le Merengue ferait un 8 de grande classe, avec sa qualité de passe et sa compréhension du jeu. Pour l'heure, il est encore dans un processus de post-formation et il ne joue pas forcément là où il le souhaiterait. "Je suis un joueur d'équipe, s'est-il défendu en conférence de presse avant le match amical contre l'Écosse, évoquant sa découverte du poste d'arrière gauche. C'est un poste que je ne connaissais pas forcément. Mais à force d'y jouer, j'y ai pris certains repères. Ce n'est pas un poste que j'apprécie particulièrement mais si l'équipe a besoin de moi, j'y vais, il n'y a pas de problème d'adaptation. Il faut savoir mettre son plaisir de côté pour aider l'équipe".
Après une alerte aux ischio-jambiers avant le match de qualification contre les Pays-Bas, Camavinga reste toujours au même point : il dépanne au lieu de s'affirmer. À l'inverse, son coéquipier Aurélien Tchouaméni, qui a pourtant passé une première saison inégale à Madrid, est aligné à son poste de prédilection en club comme en sélection. Si bien qu'il s'est converti en remplaçant, lui le talent générationnel. Le replacement d'Antoine Griezmann au milieu a été une modification capitale pour l'équipe de France, quand bien même le Colchonero s'est estimé mieux loti avec Diego Simeone car davantage dans le cœur du jeu que sous les ordres de Deschamps. Pour autant, "Grizi" est positionné à droite. Reste donc la place de milieu gauche.
Jadis banni, Adrien Rabiot est devenu titulaire indiscutable dans les matches à enjeu, comme ce fut le cas à Amsterdam. Même si le Bianconero n'a pas livré la meilleure rencontre de sa carrière, il a tout de même signé une passe aussi décisive que délicate sur le deuxième but de Kylian Mbappé. De quoi conforter sa place dans l'esprit du sélectionneur.
Camavinga devrait avoir du temps de jeu contre l'Écosse, mais dans un amical sans enjeu. Un lot de consolation, encore faut-il qu'il puisse s'épanouir dans son registre de jeu et lutter contre la mode de ne pas mettre les joueurs à leur meilleur poste : "le plus important c'est de donner son maximum a-t-il tempéré. Donc, je vais jouer pareil, comme je le fais d'habitude".
Mais attention, ce n'est pas parce qu'il a à peine 20 ans qu'il compte accepter un quelconque droit d'aînesse : "je vais montrer de quoi je suis capable. Il y a des joueurs qui sont titulaires dans cette équipe et j'essaye à chaque fois que je rentre sur le terrain de montrer au coach que je mérite plus de temps de jeu. Je dois respecter les choix du coach mais je dois bosser, bosser pour lui montrer que je mérite plus de temps de jeu". La même bataille sous deux maillots : pour le moment, Camavinga a surtout les inconvénients de ses immenses qualités.