Tom Pidcock remporte les Strade Bianche en solitaire, Valentin Madouas termine 2e

Et si seulement Valentin Madouas n'était pas tombé ?... Coude écorché, le coureur de la Groupama-FDJ a réglé le groupe de poursuivants pour s'offrir un bel accessit mais sans cette gamelle à 70km de l'arrivée, le Français n'aurait pas été loin de la gagne, d'autant que son coéquipier Romain Grégoire a terminé 7e des Strade Bianche, un "quasi"-Monument qui a souri à Tom Pidcock. Le Britannique s'est dévoilé très tôt, à 64km de la ligne, après qu'Alberto Bettiol et Andrea Bagioli ont placé une accélération. Pour les deux Italiens, l'initiative ne fut pas payante et le malheureux Bettiol a terminé sa journée sur une cabriole qui l'a laissé allongé sur le bitume.

Du décousu main pour la Team Jumbo Visma

Lors du Het Nieuwsblaad la semaine dernière, la Team Jumbo Visma avait donné une leçon tactique pour mettre Dylan van Baarle sur orbite. Aux Strade Bianche, alors que Pidcock était à portée de fusil du groupe de poursuivants (à peine 6 secondes au sortir du dernier sterrato à 12km de l'arrivée), Attila Valter et Tiesj Benoot se sont roulés dessus alors qu'ils étaient en supériorité numérique. Le debriefing devrait être salé pour le champion de Hongrie qui a roulé sur son coéquipier avant de rechigner à participer à la poursuite. Les présences de Matej Mohoric, Madouas et surtout Rui Costa qui calcule ses coups de pédale comme d'autres comptent les cartes au blackjack ont favorisé un enterrement en première classe. Du décousu main pour la formation néerlandaise qui, en l'absence de Wout van Aert, a couru comme des cadets, pour le plus grand bonheur du Britannique tout-terrain, aussi bien capable de gagner à l'Alpe d'Huez que de briller sur les classiques ou d'être couronné champion olympique de VTT.

Avec plus de 30 secondes d'avance pour aborder la dernière rampe de la via Santa Catalina qui mème à la Piazza del Campo à Sienne, Pidcock n'a pas failli. En retrait sur les routes flamandes la semaine dernière, le coureur d'INEOS-Grenadiers a validé sa décision de déclarer pour les Mondiaux de cyclo-cross, alors qu'il était tenant du titre, pour mieux préparer la saison sur route.

Sur les sterrati de poussière blanche qui donnent le nom à la course, le natif de Leeds ne s'est pas démobilisé tandis que ses poursuivants, plutôt que de jouer la victoire à 6 a préféré jouer la 2e place à 5. Une hérésie alors que Mathieu van der Poel, de retour sur l'asphalte après avoir brillé dans les sous-bois, Julian Alaphilppe, Aleksandr Vlasov et Tim Wellens, leader d'EAU Team Emirates en l'absence du tenant du titre Tadej Pogacar, étaient hors-jeu depuis belle lurette. 

Une victoire en costaud pour le coureur de 23 ans qu'il ne doit qu'à lui-même et à son sens de la course. Quant à Madouas, qui s'offre une 2e place "encou-rageante", il confirme son appétence pour les classiques relevées, après son podium l'an dernier sur le Tour des Flandres.