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Tommy Paul et le doux rêve américain de succéder à Andre Agassi 20 ans après

François Miguel Boudet
Mis à jour
Tommy Paul et le doux rêve américain de succéder à Andre Agassi 20 ans après
Tommy Paul et le doux rêve américain de succéder à Andre Agassi 20 ans aprèsAFP
Dans un duel 100% US, Tommy Paul a battu Ben Shelton pour accéder au dernier carré de l'Open d'Australie. Une première dans sa carrière et, en ligne de mire, la succession d'Andre Agassi, 20 ans après sa dernière victoire à Melbourne. Mais avant cela, un sacré morceau s'avance : Novak Djokovic en quête d'un 10e couronne et d'un 22e Grand Chelem.

Si vous ne suivez pas régulièrement l'actualité tennistique, le nom de Tommy Paul ne vous dit pas grand-chose. A 25 ans, le 35e joueur mondial a profité d'un tableau qui s'est ouvert comme la mer Rouge pour s'inviter en 1/2 finale. Sur son chemin, après avoir écarté le qualifié allemand Jan-Lennard Struff (6/1 7/6 6/2), il a battu Alejandro Davidovich Fokina, tête de série numéro 30 certes mais tout de même abordable sur dur (6/2 2/6 6/7 6/3 6/4). L'élimination précoce de Casper Ruud, qui l'avait précisément battu en 5 sets au 3e tour du dernier US Open, lui a offert un premier affrontement contre un compatriote, Jenson Brooksby, 39e à l'ATP, qui n'a pu rééditer sa performance (6/1 6/4 6/3). Roberto Bautista Agut, tête de série numéro 24 et tombeur d'Andy Murray au 3e tour, est le joueur le mieux classé qu'a affronté Paul (6/2 4/6 6/2 7/5). Rien de démesuré, tout comme son 1/4 de finale contre Ben Shelton, belle promesse de 20 ans, mais renversé en 4 sets (7/6 6/3 5/7 6/4). 

Solide au service, clairvoyant au retour

Son premier choc aura donc lieu en 1/2 et pas contre n'importe qui : Novak Djokovic himself. Et vu les raclées que le Serbe a infligé aux malheureux Alex de Minaur et Andrey Rublev en 1/8 et en 1/4, il y a de quoi s'inquiéter pour le natif du New Jersey. 

Alors comment un joueur dont le meilleur classement est le 28e rang en septembre dernier et son principal fait d'arme l'ATP 250 de Stockholm en 2021 peut-il inquiéter le Djoker ? Le premier élément de réponse résidera dans sa capacité à se mobiliser pour réunir au même moment toutes ses meilleures performances lors du tournoi. 

D'abord au service, même si après les deux premiers tours où il a excellé en la matière (38 aces), il a sérieusement baissé de rythme (25 lors des 3 tours suivants). Mais sa solidité sur sa mise en jeu, elle, est un marqueur important de son tournoi. Hormis contre Brooksby, paradoxalement son match le plus facile, où il n'a passé que 59% de première balle, il a toujours été au-dessus des 60% et son taux de points gagnés derrière sa première a toujours dépassé les 70%, avec une pointe à 86% contre Shelton. Sa seconde balle est également performante, sauf contre Davidovich Fokina (43% de points gagnés) : contre Shelton, il a atteint un pourcentage de 68%. 

En retour, sa bonne lecture du jeu adverse lui a permis de se procurer des balles de break avec un haut taux de conversion (50% lors des 2 premiers tours, 36% au 3e tour, 39% en 1/8). Seul le gros serveur gaucher Shelton l'a contrarié avec "seulement" un tiers de points remportés en retour et 20% de réussite sur balle de break.

S'il a peu exploité son jeu au filet au 1er tour contre Struff (4/7), Paul a fait feu de tout bois par la suite, et avec une réussite certaine dans ce domains (27/43 contre Davidovich Fokina, 17/21 contre Brooksby, 15/24 contre Bautista Agut et 23/28 contre Shelton).

Joueur agressif qui cherche le coup gagnant sans craindre la faute directe, Paul devra utiliser une tactique risquée pour prendre de vitesse Djokovic dont on ne sait pas vraiment où en est sa blessure à la cuisse à présent qu'il expédie ses rivaux sans ménagement. Vu le sort réservé à Rublev, proche des larmes face à son impuissance, le risque pour Paul est de vivre le même genre de rencontre en faisant office de punching-ball au Serbe. 

Le premier depuis Roddick... en rêvant de rejoindre Agassi

Le dernier Américain à avoir atteint le dernier carré de la 1re levée du Grand Chelem est Andy Roddick. C'était en 2009. Le manque de relève a été une chappe de plomb pour tous les espoirs made in USA et Paul l'a rappelé après son succès contre Shelton : "J'entends ça depuis que je suis gamin. Depuis environ 14 ans, les entraîneurs nous disent : "nous avons besoin de nouveaux Américains, nous avons besoin de nouveaux Américains". C'est un peu gravé dans ma tête. C'est important pour moi. Je pense que nous le voulons tous assez mal pour nous-mêmes, mais nous le voulons aussi pour le tennis américain. 

Il a fallu attendre plus d'une décennie pour que le tennis US retrouve des couleurs notamment après la demi-finale de Frances Tiafoe à Flushing Meadows en septembre dernier, et dispose désormais d'une génération enthousiasmante, même si Tommy Paul a attendu 8 ans et deux finales de Grand Chelem en juniors contre son compatriote Taylor Fritz (gagnée à Roland-Garros, perdue à l'US Open) pour sortir de l'ombre, la faute aussi à quelques frasques (il est arrivé dans un état proche de l'Ohio lors d'un double de l'US Open 2017) qui lui ont fait perdre le soutien de sa propre fédération. 

A-Rod était un joueur plus précoce et aussi plus charismatique qui, en 2003, à 21 ans, avait signé une saison à deux demi-finales de Majeur (Australie, Wimbledon) et un titre à l'US Open. Une époque où les États-Unis avaient aussi remporté l'Open d'Australie avec Andre Agassi. Vingt ans après le dernier triomphe du Kid de Las Vegas, Tommy Paul doit jouer au plus que parfait pour succéder à un mythe du tennis. A priori, il n'a aucune chance et c'est pour ça qu'il doit y croire. 

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