Trois clubs italiens en quart de finale de C1, un retour au premier plan pour la Serie A ?
L'AC Milan s'est qualifié la semaine dernière face à Tottenham, l'Inter a éliminé le FC Porto, tandis que le Napoli a disposé plutôt facilement de l'Eintracht Francfort, le football italien trône en haut de la hiérarchie du nombre dans cette phase finale de Ligue des champions 2022-2023.
Cela faisait 17 ans que la Serie A n'était pas parvenue à hisser trois écuries dans le top-8 européen : une attente plutôt considérable lorsqu'on regarde ce qu'ont fait les autres championnats majeurs du continent depuis la dernière décennie.
Une statistique pas tant significative que ça...
Au printemps 2006, sur les trois clubs italiens, un seul était parvenu à se qualifier pour les demi-finales. C'était le Milan qui avait éliminé l'Olympique Lyonnais - lors d'un match retour à San Siro mémorable -, mais avait ensuite échoué face au futur vainqueur de l'édition : le FC Barcelone.
L'Inter et la Juventus avaient respectivement été mis en déroute par Villarreal et Arsenal, un scénario presque catastrophique, même avec le recul, on se rend compte qu'il n'y avait rien d'infamant de perdre face à ces deux équipes. Quoi qu'il en soit, on ne souhaite pas le même destin pour cette année, mais en fonction du tirage au sort prévu ce vendredi, l'idylle pourrait s'arrêter brusquement.
Tout simplement, car les deux équipes milanaises ne semblent pas suffisamment au niveau pour prétendre au dernier carré. Concernant le Napoli, c'est autre chose, ses armes sont probablement plus affûtées. Mais quasiment seul un derby della Madonnina pourrait sauver les espoirs des Nerazzurri et Rossoneri. Cela rappellerait les deux confrontations des années 2000 - lors de saisons 2002-2003 et 2004-2005.
Lorsqu'on regarde le contenu des matches aussi bien en Ligue des champions, qu'en Serie A, on se rend bien compte que l'Inter et le Milan souffrent de carences en défense et en attaque. Celles-ci pourraient s'avérer plus que préjudiciables lors de ces quarts de finale. Face à Tottenham et à Porto, les hommes de Pioli et d'Inzaghi se sont franchement qualifiés dans la douleur. Cette semaine, les Dragons auraient mérité quelque chose dans le match retour (0-0) et les Nerazzurri ont souffert, patientant toute la rencontre jusqu'au coup de sifflet final pour lever les bras - grâce à l'avantage acquis à Giuseppe-Meazza. Pour les Rossoneri, ce fut légèrement différent, mais la solution n'est pas arrivée et ils ne sont pas parvenus à ouvrir le score (0-0). Cette pauvreté offensive risquerait de leur faire défaut pour la suite de la compétition.
Encore plus, lorsqu'on s'intéresse aux tirages potentiels. Manchester City, le Bayern Munich, Chelsea, le Real Madrid, le Benfica et le Napoli sont tous capables de faire très mal aux deux écuries milanaises. Surtout, ces clubs-là apparaissent nettement supérieurs à Tottenham et Porto. Si la marche s'avère trop haute dans quelques semaines, cela ne sera pas étonnant. Néanmoins, le Milan et l'Inter vont obtenir leur test tant attendu. Cela fait de nombreuses années qu'ils ne se sont frottés à de telles joutes européennes. 2012 pour les Rossoneri, 2011 pour les Nerazzurri, une éternité pour deux clubs légendaires, mais l'histoire du football italien pourrait ne pas s'écrire pas eux, mais par le Napoli.
Nul besoin de rappeler ce que les hommes de Luciano Spalletti sont en train d'accomplir, cette semaine, leur club s'est qualifié pour la première fois de leur histoire en quart de finale de la C1. Une sensation extraordinaire pour les supporters, les joueurs, les dirigeants et le staff, d'autant qu'elle est confirmée par les statistiques.
Si la bande de Khvicha Kvaratskhelia va en demi-finale, cela confirmera leur saison historique. En revanche, cela ne mettrait pas en évidence le renouveau de la Serie A sur le plan européen. Cela fait quelques saisons que l'élite italienne se montre de plus en plus séduisante sur le plan du jeu, mais dans les résultats, nous n'avons pas l'impression de faire face à des mastodontes, hormis le Napoli justement en 2022-2023. Les critiques sont là, mais il ne faut évidemment pas exclure pour autant la possibilité selon laquelle au minimum deux équipes de la Botte. Car Simone Inzaghi et Stefano Pioli sont désormais face à leurs destins.
D'ailleurs, concluons sur une note positive, c'est la première fois de l'histoire que quatre entraîneurs italiens seront présents en quart de finale d'une édition de la Ligue des champions (Inzaghi, Pioli, Spalletti et Ancelotti) et ça, c'est tout sauf anodin.