Un an après le Mondial, Azzedine Ounahi attend toujours de s'imposer à l'OM
Azzedine Ounahi a marqué deux buts cette saison et il ne fait aucun doute que le milieu de terrain dispose d'une qualité technique au-dessus du lot. Contre Reims lors de la 1re journée (2-1) et contre Rennes dimanche dernier (2-0), le Marocain a étalé la richesse de sa palette. Néanmoins, il ne s'est pas encore imposé alors que 3 entraîneurs se sont succédé depuis qu'il a signé à l'OM en janvier.
9 premiers mois délicats
L'aventure d'Ounahi a-t-elle vraiment commencé ? Avec Igor Tudor, il a été utilisé avec parcimonie, à l'instar de Vitinha, autre recrue majeure de l'OM l'hiver dernier. En bref, une seule titularisation, contre Toulouse au Stadium (victoire 2-1). À cela s'est ajoutée fin mars une blessure à un orteil avec le Maroc en amical lors de la victoire historique contre le Brésil (2-1) : saison terminée.
La venue de Marcelino García Toral était à double tranchant. Dans un 4-4-2 à plat qui lui convient moins que le 4-3-3, Ounahi aurait pu progressivement développer son niveau tactique, à la manière d'un Carlos Soler qui, à Valencia, a joué un peu partout sous les ordres de l'Asturien pour se doter d'une meilleure compréhension tactique et collective de son rôle au milieu avant de s'imposer dans l'axe. Malgré son but, le Marocain n'a finalement disputé que les 83 premières minutes de la saison de Ligue 1 sous les ordres de "MGT" (il a joué les deux matches contre le Panathinaïkos au 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions).
Vrai titulaire ou premier remplaçant au milieu ?
Réapparu dans le XI de départ au Parc des Princes contre le PSG dans un 3-5-2 suicidaire concocté par le duo Pancho Abardonado-David Friio mais sorti à la pause, l'ancien Angevin a été titularisé 5 fois sur 6 par Gennaro Gattuso. Victime d'un accident domestique qui l'a privé des matches contre Lille et Lens, Ounahi a retrouvé le XI contre Rennes puis l'OL malgré une entrée en jeu désastreuse à la Meinau contre Strasbourg qui lui a valu une bronca de Pau López. "J'ai parlé avec lui à la fin du match, je me suis excusé, a expliqué ensuite le gardien. Ce que je lui ai demandé, c'est de comprendre la situation de chaque joueur. Parfois, ce n'est pas facile quand tu ne joues pas ou que tu reviens de blessure. C'est l'un de nos meilleurs joueurs, l'équipe a besoin de lui et peut-être que la manière dont il est entré dans le match n'était pas la meilleure".
Avec ses airs de Père Fouettard qu'il aime cultiver, Gattuso a absous López pour mieux secouer le milieu de terrain : "selon moi Pau n'aurait pas dû s'excuser auprès de Ounahi, on ne gagnera pas avec une bande d'enfants de choeur". Une réaction qui laisse en suspens une interrogation : Ounahi est-il le dernier joueur couché sur la feuille par Gattuso ? Jusqu'à présent, il a principalement profité des blessures de ses coéquipiers Valentin Rongier, Geoffrey Kondogbia et Jordan Veretout pour se frayer un passage.
Or le Marocain n'a pas pleinement convaincu dans l'entrejeu olympien. Moins défensif que Rongier, moins récupérateur que Kondogbia, moins percutant que Veretout, il ne fait pas l'unanimité alors que les supporters l'ont réclamé à cors et à cris pendant plusieurs semaines. Avec son talent et avec les attentes qu'il suscite depuis son arrivée à Marseille, Ounahi ne peut pas réaliser de partitions neutres. Capable d'imposer sa personnalité avec les Lions de l'Atlas pendant le Mondial, il doit plus que jamais être tranchant et prendre le jeu à son compte, d'autant que l'OM a besoin d'un leader technique pour retrouver un style.