Un jalon pour Riner, une mission pour Malonga à Antalya
Après sa victoire au Grand Chelem de Paris début février, Teddy Riner est de retour à la compétition en Turquie. Il y visera comme à son habitude la victoire.
L'objectif sera de "performer, bien sûr", explique à l'AFP son coach Franck Chambily, mais surtout de "voir où il en est sur la préparation olympique" car ce tournoi reste un "point d'étape" pour le colosse de 34 ans en vue d'un quatrième titre olympique, après ceux chez les lourds en 2012 et 2016 et celui par équipe en 2021.
Par rapport à Paris il y a deux mois, le niveau sera "un peu plus relevé", dixit son entraineur, avec la présence notamment du Japonais Tatsuru Saito ou encore de celle du Finlandais Martti Puumalainen, champion d'Europe en titre.
Objectif tête de série
Pour Riner comme pour les autres sélectionnés olympiques français présents à Antalya, Luka Mkheidze (-60 kg), Walide Khyar (-66 kg), Alpha Djalo (-81 kg) et Maxime-Gael Ngayap Hambou (-90 kg), le but sera aussi de grimper au ranking olympique pour être parmi les huit têtes de série aux Jeux et s'offrir un tirage au sort plus favorable.
Antalya est une des dernières compétitions avant les JO : deux autres Grands Chelems, au Tadjikistan et au Kazakhstan puis surtout les Championnats du monde à Abou Dhabi (19-24 mai) sont prévus en mai comme ultimes possibilités de sorties avant de fouler les tatamis de l'Arena Champ-de-Mars.
"L'idée est aussi de prendre le plus d'adversaires possibles qui seront aux Jeux pour arriver le jour J avec le maximum d'infos sur ces concurrents potentiels", explique à l'AFP Baptiste Leroy, entraîneur de l'équipe de France masculine.
Comme Riner, Luka Mkheidze a commencé l'année avec une victoire à Paris chez les légers. Le champion d'Europe en titre a enchaîné avec l'argent à Bakou et, en cas de performance à Antalya, il pourrait être assuré d'être tête de série. Médaillé de bronze à Tokyo, il vise l'or à Paris.
L'importance d'être tête de série peut se comprendre avec une statistique, avance Baptiste Leroy : "Il faut savoir qu'aux derniers Jeux olympiques, 83% des médaillés étaient têtes de série, 75% chez les femmes".
C'est cette course au ranking olympique et aux informations qui a poussé les délégations à venir en force en Turquie (629 judokas inscrits pour 93 nations).
"Prendre les Japonais"
"Le niveau sera assez élevé", observe Leroy, "les Japonais envoient une très très grosse équipe, avec cinq sélectionnés olympiques, plus trois chez les filles", dont les frère et soeur Abe, Hifumi (-66 kg) et Uta (-52 kg), quadruples champions du monde et champions olympiques en titre.
"L'un des objectifs serait aussi que nos Français puissent prendre les Japonais avant les Jeux, ce serait top", explique l'entraîneur.
Pour Riner, la donne est différente : "C'est plus les Japonais et les autres qui ont envie de le prendre, c'est l'homme à abattre, ils cherchent des stratégies pour pouvoir le battre lors de la grande compétition".
Malonga "remet le couvert"
Chez les fémmes, les yeux seront rivés sur Madeleine Malonga (-78kg), qui jouera son ticket pour les Jeux.
La fédération a déjà sélectionné treize judokas sur quatorze, et seule cette catégorie reste à pourvoir. Malonga a son destin entre les mains, après la décevante 5e place de sa concurrente Audrey Tcheuméo en Géorgie la semaine dernière.
La médaillée d'argent à Tokyo avait déjà pris une longueur d'avance au tournoi de Paris en battant Tcheuméo avant de s'offrir le bronze.
Une compétition qu'elle espérait alors décisive. "Mais s'il faut remettre le couvert on remettra le couvert !", avait-elle dit. Le dîner est servi.