Un ministre britannique aurait facilité la transaction entre l'Arabie saoudite et Newcastle
Des nouvelles sur l'affaire du rachat de Newcastle par l'Arabie saoudite. Un article paru dans le Guardian ce lundi fait état de la prise de position d'un ministre. Celui-ci aurait promis à la Premier League qu'il obtiendrait des résultats progressifs sur le sujet du rachat bloqué de Newcastle par l'Arabie Saoudite.
Des documents révèlent ainsi l'implication de Gerry Grimstone, un ministre des investissements britanniques non rémunéré, dans le fait de vouloir faciliter l'injection d'argent en provenance du Moyen-Orient, au Royaume-Uni. Il avait pour intérêt de faciliter les discussions entre la ligue et l'Etat saoudien.
Le gouvernement impliqué ?
En août 2020, Grimstone, a demandé au président de la Premier League de l'époque, Garry Hoffman, de lui faire part de l'avis juridique de la ligue sur "la marche à suivre" pour le rachat bloqué par le Fonds d'investissement public (FIP) d'Arabie saoudite.
Quelques discussions ont pris place entre les deux hommes. Grimstone aurait même soutenu à Hoffman : "Je pourrai confirmer au plus haut niveau du gouvernement saoudien si cela est réalisable et nous saurons alors tous où en est la situation." Des solutions qu'il a essayé de trouver entre les protagnoistes du rachat.
D'après une source venant du Département du Commerce International Britannique, Grimstone n'a "jamais tenté d'influencer Hoffman. Il faisait que se tenir au courant de ce qui était investi au Royaume-Uni."
En avril 2021, Boris Johnson a soutenu dans une réponse parlementaire au député de Newcastle Central, Chi Onwurah : "Le gouvernement n'a été impliqué à aucun moment dans les négociations sur la vente de Newcastle."
Pourtant, parmi les documents - 4 mémos, fournis à la presse britannique, il est clairement visible que l'homme d'affaire a continuer à tout faire pour que la transaction soit établie. "Nous avons vu au début de l'appel que mon seul rôle était de faciliter le passage d'idées entre l'EPL et le FIP et que cela ne préjugeait en rien de la complète autonomie de l'EPL en la matière", affirme Grimstone le 11 août 2020 dans le premier mémo.
Un rachat bloqué
Dans le deuxième mémo, Hoffman démontre que le Royaume d'Arabie saoudite avait le pouvoir de contrôler le FIP. Cela signifiait que l'Etat saoudien devait être irréprochable pour contrôler un bien au Royaume-Uni. Pour se faire, il devait passer le test des "personnes aptes et compétentes" de la ligue pour les propriétaires et les directeurs.
Test que les Saoudiens ont refusés de faire tout en prétextant qu'ils n'avaient pas de contrôle sur le FIP. De plus, en raison du piratage présumé par l'État saoudien des droits de télévision sportifs détenus par le Qatar, la ligue pensait que la demande de rachat ne pourrait pas passer.
Il fallait donc trouver une solution. C'est là que Grimstone est intervenu. "Hoffman a déclaré que l'EPL souhaitait trouver une solution et qu'il était très sensible aux considérations plus larges entourant tout cela en ce qui concerne les relations avec l'Arabie saoudite. Nous avons convenu que tout processus ne devrait pas redémarrer tant qu'une voie claire n'est pas sur la table, car tout nouvel 'échec' serait très embarrassant." Il est même allé plus loin en proposant de se joindre à une réunion avec l'avocat de la Premier League.
Cependant, rien n'a abouti en 2020, car l'avis juridique n'a jamais changé et que l'Arabie saoudite a encore refusé de se soumettre au test des propriétaires et des administrateurs.
Grimstone continue de nier
En octobre 2021, la Premier League a annoncé qu'un moyen d'approuver le rachat avait été trouvé, car le FIP avait fourni "des assurances juridiques que le Royaume d'Arabie saoudite ne contrôlera pas Newcastle United".
Au même moment, Hoffman a déclaré aux 20 clubs de Premier League que le gouvernement faisait pression pour que le rachat se produise. Déclaration que Richard Masters, le directeur général de la ligue, a contredit dans une interview à la BBC : "Il y a eu des conversations avec le gouvernement mais aucune pression n'a été exercée."
Grimstone s'est défendu dans une interview accordée au Guardian. Il affirme qu'il rejette "fermement" la conclusion tirée des documents selon laquelle il avait travaillé dur pour faciliter le rachat et que la déclaration de Boris Johnson au parlement était fausse.
"Une partie de mon rôle en tant que ministre de l'investissement était de me tenir au courant des grands investissements susceptibles d'arriver au Royaume-Uni", a-t-il déclaré. "Cela était particulièrement important dans le cas d'investissements tels que Newcastle, qui étaient dans le domaine public et suscitaient un grand intérêt de la part du public."
Gerry Grimstone a démisionné de son poste en juillet dernier, suivant le départ du gouvernement de Boris Johnson.