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"Un phénomène": Seixas, le junior qui fait rêver le cyclisme français

Flashscore, avec AFP
Paul Seixas après sa victoire cette semaine à Zurich.
Paul Seixas après sa victoire cette semaine à Zurich.JASPER JACOBS/Belga via AFP
"C'est un phénomène, une exception": Paul Seixas, premier Français champion du monde juniors du contre-la-montre, est annoncé comme un "futur grand" du cyclisme mondial et fait rêver dans un pays qui attend un successeur à Bernard Hinault depuis quarante ans.

Deux jours seulement après avoir fêté ses 18 ans, le Lyonnais va tenter jeudi à Zurich un exploit réussi jusque-là par un seul coureur, le Belge Remco Evenepoel : devenir la même année champion du monde juniors de la course en ligne et du chrono. Lundi, il a réalisé le premier volet en Suisse en remportant le contre-la-montre, le "meilleur chrono de (s)a vie", avalé avec une moyenne ahurissante de 53 km/h.

L'exercice solitaire n'est pourtant pas la spécialité de ce gabarit longiligne et léger – 1,83 m, 53 kg selon son équipe Décathlon-AG2R La Mondiale –, qui est d'abord un excellent grimpeur.

"Il va vite en chrono et il passe les bosses. Aujourd'hui, on n'a pas beaucoup de Français, pour ne pas dire aucun, capables de faire les deux choses. C'est le profil idéal pour gagner un grand Tour. Surtout qu'il a une très grande résistance et qu'il récupère très bien", s'enthousiasme auprès de l'AFP Anthony Barle, le manager général du Véloclub Villefranche Beaujolais qui l'a accueilli pendant trois ans chez les jeunes.

Il n'en faut pas plus pour relancer la machine à fantasmes qui en a déjà englouti plus d'un dans un pays où personne n'a remporté le Tour de France depuis Bernard Hinault en 1985.

Pro à 18 ans

Seixas lui-même n'esquive pas la question. Oui, c'est son "rêve" de remporter un jour la Grande Boucle, dit le grand brun aux cheveux ébouriffés qui agite le microsome depuis les catégories jeunes avec ses titres de champion de France de cyclo-cross et sur route.

Alexandre Pacot, son entraîneur depuis trois ans chez Décathlon-AG2R, temporise : "la concurrence est tellement élevée qu'il est beaucoup trop tôt pour dire s'il est capable de gagner un grand Tour". Mais Pacot n'avait encore jamais travaillé avec un coureur aussi "complet", qui "va aussi vite en contre-la monde qu'en montagne et peut même faire de très bons sprints en petit comité".

"C'est un garçon très talentueux, qui attaque beaucoup", ajoute-t-il. "Paul se dirige vers un type de coureur capable de gagner des courses par étapes de plusieurs jours et un Liège-Bastogne-Liège", la grande classique belge vallonnée qu'il a d'ailleurs remportée cette année en juniors.

Le potentiel du jeune Lyonnais est tel qu'il s'apprête à passer directement des juniors aux pros, sans s'attarder par la case espoirs, pour rejoindre en 2025 l'effectif World Tour de Décathlon-AG2R, alors qu'il était convoité par des armadas comme l'équipe UAE de Tadej Pogacar.

"Trois poumons"

"Il aura un programme allégé pour continuer sa formation. Mais, physiquement et mentalement, il est prêt pour passer le cap", estime Pacot.

Seixas s'attend à "prendre des claques" au début, mais Anthony Barle pense que sa place est déjà avec les meilleurs. "Paul est une exception, un phénomène. Il est fait pour faire du vélo. Il a un cœur exceptionnel et trois poumons, il ne respire pas comme nous. C'est le futur grand de demain", souligne-t-il.

"En minimes, il était impressionnant déjà dans sa façon de pédaler, avec des jambes très fines, mais beaucoup de force", insiste-t-il. "Et ce qui est intéressant chez lui, c'est que plus l'événement est grand, plus il est bon."

Une qualité importante alors que la pression et les sollicitations vont aller crescendo. "C'est toujours délicat chez les jeunes parce que ça peut vite leur monter à la tête", prévient son entraîneur. "Mais Paul est quelqu'un de très calme, une tête bien faite. Il a validé le bac avec de très bonnes notes."

"Je le sens complètement armé", ajoute Barle. "Il a les pieds sur terre et sait gérer les émotions. Son père vient des arts martiaux et on sent une certaine rigueur par rapport à l'éducation et au respect des règles. Il n'a pas le boulard", souligne-t-il au sujet de son ancien poulain qu'il estime "de la trempe d'un Remco et d'un Pogacar".

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