Un show électro-rock sombre pour faire "renaître" l'olympisme, en clôture des Jeux de Paris
Très loin de l'esprit ultra-pop et queer de l'ouverture, délocalisée le long de la Seine, le spectacle de clôture s'est concentré autour du parcours aérien d'un voyageur doré (Golden Voyageur), tout droit sorti de la science-fiction, arrivant par les airs dans un Stade de France plongé dans le noir.
Sous le costume doré, le breakdancer français Arthur Cadre, interprétant un voyageur interstellaire qui découvre les vestiges des Jeux olympiques, dans un futur lointain où ils auront disparu et va entreprendre de les refonder.
L'idée de ce spectacle, conçu par la même équipe artistique dirigée par Thomas Jolly que l'ouverture, était de célébrer l'héritage antique des Jeux, les valeurs du sport, et d'évoquer le futur. Le show était servi par des décors géants, figurant les continents, et des jeux de lumière sophistiqués.
Sur une scène de 2.400 m2: plus d'une centaine de performeurs, acrobates, danseurs et circassiens pour un spectacle parfois lugubre, mêlant danse, contorsion, théâtre de gestes et influence des arts de la rue. Dans le tableau le plus monumental, des anneaux olympiques géants se sont élevés dans le ciel.
Rien qui puisse a priori susciter la polémique, deux semaines après une ouverture jamais vue, qui célébrait la diversité sous toutes ses formes. Elle a été très largement salué mais a aussi irrité des dirigeants conservateurs et des porte-drapeau de l'extrême droite.
French Touch
Dimanche, c'est un classique intemporel qui avait lancé les festivités de clôture, "Sous le ciel de Paris", entonné aux Tuileries pour l'extinction de la vasque par l'une des chanteuses françaises les plus en vue du moment, Zaho de Sagazan.
Un moment rétro et classieux: avec cet hymne à la capitale et à ses charmes éternels, l'artiste de 24 ans mettait ses pas dans ceux des plus grandes voix de la chanson, dont Edith Piaf, Yves Montand ou Mireille Mathieu. De quoi accompagner l'extinction de la vasque olympique et le départ de la flamme, entre les mains du nageur quadruple médaillé d'or Léon Marchand, pour le Stade de France.
C'est là qu'ont eu lieu les temps protocolaires, Marseillaise (interprétée par la maîtrise de Fontainebleau accompagnée de l'orchestre Divertimento, institution de Seine-Saint-Denis), et une parade des athlètes tout sourire, que les organisateurs ont voulu transformer en karaoké géant, d'Aznavour à Queen en passant par Gala.
Côté stars, la cérémonie d'ouverture avait mis la barre très haut avec Lady Gaga, Aya Nakamura et le come-back final de Céline Dion sur la tour Eiffel.
Pour la clôture, Phoenix, groupe issu de l'électro-rock très apprécié aux Etats-Unis, a assuré la bande-son, avec ses plus grands titres, et des invités, dont la Belge Angèle, pour interpréter "Nightcall", titre cinématographique de Kavinsky, et Air, les compagnons de toujours de la French Touch, et leur mélancolique "Playground Love".
Snoop Dogg attendu
Place ensuite aux Américains: quinze minutes de spectacle sont confiées, comme c'est la tradition, aux organisateurs des prochains JO, à Los Angeles. La cité des Anges promet de mobiliser ses plus célèbres représentants, comme Tom Cruise, la plus casse-cou des superstars de Hollywood, qui a filmé certaines de ses plus mémorables courses-poursuites à Paris.
Le vétéran du rap Snoop Dogg, envoyé spécial pour la télé NBC et devenu en marge des terrains parisiens une icône virale sur les réseaux, se produira, ainsi que les Red Hot Chili Peppers, groupe emblématique du rock côte ouest des années 1990, susceptible de soulever un stade, et la chanteuse Billie Eilish, native de LA. Une autre californienne, venue du R&B, H.E.R., entonnera l'hymne américain.
Outre la passation du drapeau olympique entre les maires de Paris et Los Angeles, plusieurs temps protocolaires sont encore prévus, avec l'extinction de la flamme et la proclamation de la clôture des Jeux par le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach.