Une défense 3 et aucun attaquant pur pour Séville dans un match capital contre Copenhague ?
Depuis son retour à Nervión, Jorge Sampaoli n'a pas pu faire de miracle : 5 points sur 12 possibles. Du mieux, certes, mais toujours un rythme de relégable. Avec l'Argentin à sa tête, le bilan est un peu meilleur qu'avec Julen Lopetegui (5 points en 7 matches de championnat), mais pour l'heure, rien de vraiment significatif. Il a fallu s'en remettre à un zapatazo longue distance de Nemanja Gudelj à Majorque (1-0) et un penalty manqué à la dernière seconde de José Luis Gayà contre Valence (1-1) pour maintenir le club hispalense à flots.
Il en faudra beaucoup plus pour entrevoir une qualification en 1/8 de finale de Ligue des Champions, voire de 3e place synonyme de Ligue Europa. Séville se retrouve dans la même situation que son adversaire du soir, Copenhague.
Tenu en échec (0-0) à l'aller, Nervión comptait sur une large victoire de Manchester City lors de la 4e journée pour lui donner de l'air au niveau de la différence de buts : las, les Danois ont accroché les Citizens (0-0). Et avec le match nul obtenu dans le même temps contre le Borussia Dortmund (1-1), les deux clubs sont à égalité. Autrement dit : c'est une victoire ou nada pour Séville.
Défense à 3 et milieu trop musculeux ?
Pour affronter Copenhague, Sampaoli devrait opter pour une défense à 3. Ce choix tactique a toujours rapporté des points à Séville, en championnat comme en Ligue des Champions : Dortmund (1-1), Majorque (1-0), Valence (1-1).
En l'espèce, malgré le retour de Karim Rekik et Marcos Acuña et l'absence de Tanguy Nianzou Kouassi, les trois hommes de l'arrière-garde devraient être, selon El Desmarque, Marcao, Gonzalo Montiel et José Ángel Carmona. Les pistons devraient être Alex Telles à gauche et l'éternel Jesús Navas à droite. Si Yassine Bounou est le favori pour défendre la cage sévillanne, l'hypothèse Marko Dmitrovic, titulaire à l'aller à Copenhague et contre l'Athletic pour le premier match de l'ère II de Sampaoli, demeure.
Avec 13 buts inscrits en 15 matches toutes compétitions confondues, Séville ne fait guère peur offensivement. Dans un match où il est essentiel de faire la différence, on aurait pu présager une option résolument tournée vers l'avant. Cela n'a pas l'air d'être la tendance. Au milieu, Gudelj devrait être accompagné de Thomas Delaney et Joan Jordán, des joueurs avec un certain aspect créatif mais jamais les derniers pour imposer leur puissance physique. "Il y a des secteurs qui lui ont coûté mais, dans le développement, c'est lui qui a compris comment jouer, a déclaré l'Argentin à propos de Jordán, longtemps proche de la Selección avant de stagner. Il nous a soulagé contre le Real Madrid. Il a fait un grand pas."
Dans un tel contexte, la présence d'Óliver Torres aurait fait le plus grand bien. Problème : Lopetegui l'a "sacrifié" lors de la publication de la liste des joueurs disponibles pour la Ligue des Champions, l'ancien Colchonero étant poussé vers la sortie. Une bien mauvaise idée.
Isco-Lamela envers et contre tous les supporters
En attaque, Isco Alarcón et Erik Lamela devraient se partager le travail. Sampaoli privilégie la présence conjointe de deux joueurs qui ne sont pas des attaquants de formation, alors qu'une écrasante majorité des supporters réclame la présence d'une vraie pointe. Un récent sondage publié en ligne par le quotidien sportif local Estadio Deportivo a livré un verdict sans appel : 96,3% des votants veulent un 9.
Titulaire contre Valence et le Real Madrid, Rafa Mir n'est pas dans les petits papiers de son entraîneur. "C'est un joueur face au but mais pas face au jeu, a déclaré Sampaoli en conférence de presse. Il a une grande faculté pour tirer, il l'a bien fait contre Valence et il a commis une erreur contre Madrid (une perte de balle qui a coûté le but du 2-1 au Bernabéu, ndlr). Je ne lui reproche pas la passe mais l'endroit du terrain où il se trouvait parce qu'il n'avait pas besoin d'être là. Il faut ajuster ça et cela nous prendra un peu de temps".
Youness En-Nesyri tenait la corde mais après avoir joué lors des 3 premiers matches, il n'est pas entré ni contre Valence ni contre le Real Madrid. Quant à Kasper Dolberg, arrivé cet été en provenance du Nice, "nous devons comprendre que c'est un grand joueur très jeune, avec beaucoup de qualités, mais il doit se lier avec ses coéquipiers. Ce n'est pas du tennis, c'est du football. Il y a 11 joueurs et ils doivent se comprendre et comprendre le jeu. C'est difficile parce qu'il ne connaît pas la langue, il est timide, mais il a beaucoup de capacités".
Si Isco ne compte pas ses efforts, l'ancien Merengue a une autonomie entre 60 et 70 minutes, ce qui entraîne une évolution du système de jeu en fin de match, avec tous les ajustements qui en découlent. Erik Lamela, lui, est sur une série de 2 buts lors des 2 dernières journées de Liga. Si son placement n'est pas inné, il semble prendre ses marques. Mais face à l'importance de cette rencontre contre Copenhague, cela fait beaucoup d'inconnues au tableau pour être certain de réussir. En temps normal, l'écueil danois n'aurait pas paru si redoutable mais dans une saison mal débutée, tout ressemble vite à un iceberg.