Une semaine après sa rentrée record, Duplantis en veut encore
"Si je pouvais sauter plus haut que le week-end dernier demain (samedi), ce serait dingo", en salive d'avance le champion olympique, double champion du monde et double champion d'Europe en titre.
"Commencer ma saison en plein air avec un record du monde, évidemment, c'est très sympa. Je sais que je suis vraiment dans une belle forme, je le savais en arrivant (en Chine) mais on ne sait jamais si la technique et tout le reste va s'aligner avec votre forme", a expliqué Duplantis (24 ans) en conférence de presse à la veille du meeting organisé à proximité de Shanghai.
"Ça a été le cas à Xiamen (samedi dernier), donc je sais que je peux sauter vraiment haut en ce moment, poursuit-il. Je m'attends à un résultat similaire, à savoir sauter vraiment haut demain, tant que les conditions restent aussi bonnes qu'attendu."
Il y a une semaine, en ouverture de la Ligue de diamant, le circuit le plus prestigieux de l'athlé mondial, Duplantis avait franchi 6,24 m dès son premier essai. Non sans une marge considérable de plusieurs centimètres : cinq, selon les estimations fournies par l'organisation.
"À chaque occasion"
C'est la huitième fois en quatre ans que "Mondo" a fait progresser le record du monde du saut à la perche depuis qu'il en a dépossédé le Français Renaud Lavillenie (6,17 m contre 6,16 m) en février 2020.
"Je ne vais pas à des meetings juste pour sauter, ils sont tous très importants pour moi et je veux sauter vraiment haut. À chaque fois que je suis en bout de piste, je veux essayer de tirer le meilleur de moi-même. Je veux sauter aussi haut que possible à chaque occasion", insiste le champion suédois.
Si Duplantis identifie "un surplus" de motivation dans les plus grandes compétitions, "en année olympique, toutes les compétitions qui mènent aux JO prennent plus d'importance, on y met plus d'intensité", décrit-il.
Plus qu'avec les Américains qui savent ce que c'est de s'envoler au-dessus des six mètres, Sam Kendricks et Chris Nilsen, c'est avec lui-même que le perchiste star né aux États-Unis est en concurrence.
Les attentes et la pression qui va avec, elles, ne lui donnent pas le tournis. "Ce n'est pas une situation très nouvelle, c'est comme ça depuis quelques années maintenant, c'est quelque chose auquel vous vous habituez", constate le perchiste phénomène, dont l'éclosion remonte à l'or européen conquis en 2018, à 18 ans.
Sha'Carri sur 200 m, Kerley sur 100 m
"Je suis dans la position où je suis pour une raison : j'ai sauté vraiment bien, vraiment haut, alors les gens attendent des barres encore plus hautes à l'avenir. Ça me va, parce que c'est ce que j'attends de moi-même", reprend-il. "J'ai beaucoup de confiance en mes capacités. Je veux continuer à sauter haut et à battre le record du monde, autant que je le pourrai."
Qu'est-ce que ça demande de se propulser toujours plus haut, centimètre après centimètre ? "Rien d'extraordinaire", répond Duplantis. "Je ne dois pas tellement être meilleur, mais maximiser ce que j'ai, tant le saut à la perche est une épreuve complexe et technique."
Comme "Mondo", Sha'Carri Richardson, devenue la reine du 100 m aux Mondiaux de Budapest l'été dernier, et Fred Kerley, lui sacré champion du monde de la ligne droite en 2022, participent aux deux premières étapes chinoises de la Ligue de diamant.
Mais les deux sprinteurs américains ont chacun été battus il y a une semaine : la première, de justesse sur 200 m, le second, sur 100 m par son compatriote Christian Coleman. "Je suis plus en forme que jamais", ose Kerley, pas encore passé sous les 10 secondes cette saison.
Le 100 m haies, décrit par la championne olympique en titre Jasmine Camacho-Quinn comme "une des épreuves les plus compétitives" du moment, offre de nouveau un plateau de reines.