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Vainqueur de Canelo Álvarez, Dmitry Bivol élu boxeur de l'année 2022 par Ring Magazine

François Miguel Boudet
Vainqueur de Canelo Álvarez, Dmitry Bivol élu boxeur de l'année 2022 par Ring Magazine
Vainqueur de Canelo Álvarez, Dmitry Bivol élu boxeur de l'année 2022 par Ring MagazineProfimedia
C'est une récompense honorifique qui vaut son pesant d'or. Vainqueur de Canelo Álvarez et de Gilberto Ramirez, Dmitry Bivol a été élu boxeur de l'année 2022 par The Ring Magazine, la référence pugilistique. Malgré un nouveau statut, le Russe ne sait pas encore de quoi 2023 sera fait.

Inconnu ou presque il y a un an, Dmitry Bivol est devenu un boxeur de tout premier plan en l'espace de quelques mois. Invaincu, le Russe né au Kirghizistan avait enregistré quelques beaux succès en mi-lourds (Cedric Agnew, Jean Pascal, Joe Smith Jr). Détenteur de la ceinture WBA puis de la Super WBA depuis sa victoire, le 12 octobre 2019, contre Lenin Castillo, Bivol avait besoin d'une victoire d'envergure qui le propulserait sur le devant de la scène. 

Bivol fait chuter Canelo de son piédestal

A priori, Saúl "Canelo" Álvarez était le grand favori de ce combat. Vainqueur, pour sa seule incursion chez les mi-lourds, du "Krusher" Sergey Kovalev (KO 11) en novembre 2019 pour remporter une ceinture mondiale dans une 5e catégorie de poids (après welters, super-welters, moyens et super-moyens), le Mexicain effectuait son retour avec, en ligne de mire, un affrontement avec Artur Beterbiev

Or Bivol, mi-lourd authentique et doté d'une allonge évidemment supérieure, a utilisé son direct du gauche à la perfection dès le début du combat. Capable de mettre beaucoup de rythme, de boxer en séries, le Russe a terminé le combat avec un taux de conversion de 36,3% sur les power punches, ne passant sous la barre des 30% uniquement lors de la 10e reprise. Le visage rubicon, Álvarez n'a pu utiliser son direct et n'a touché que 84 fois dont plus de la moitié au corps (43). ''Le combat était comme je m'y attendais, a-t-il analysé dans Ring Magazine. Ce n'était pas une surprise pour moi. Pendant le combat, je m'attendais à ce qu'il travaille les coups au corps et ses mouvements de tête. Il s'en est bien servi. Il était bon. J'ai raté beaucoup de coups, mais tout s'est bien fini".

Souvent favorisé par les juges, les fans de Gennady Golovkin peuvent en attester, Canelo a été surnoté par rapport à la domination et l'aisance de Bivol, vainqueur par décision unanime mais avec des cartes resserrées (115-113 trois fois). En réalité, et ça lui était pas arrivé depuis sa défaite contre Floyd Mayweather Jr en 2013, le Mexicain a été surclassé. 

La confirmation contre Zurdo Ramírez

Encore fallait-il confirmer ce succès de prestige qui a fait l'effet d'un tremblement de terre dans le monde de la boxe. Ce fut chose faite contre Gilberto Ramírez le 5 novembre dernier. Troisième mi-lourds mondial selon Ring Magazine, le Mexicain, lui aussi invaincu, constituait un enchaînement adéquat pour le Russe car le profil de "Zurdo", gaucher comme l'indique son surnom, et doté d'une meilleure allonge était aux antipodes de celui de Canelo Álvarez. 

Avec son bras avant, Bivol a ainsi cherché à casser la distance pour ensuite actionner sa droite. Sans appréhension quant à la possibilité d'engager un combat de près, notamment en ce qui concerne les coups au corps (55 sur les 69 power punches qui ont touché Bivol). "C'était peut-être une surprise pour lui, parce qu'il avait dit que je le fuirais, mais j'étais là. C'est différent du combat contre Canelo, parce que les deux combats avaient des stratégies différentes, et mon intention était d'avancer".  

Dominateur du début à la fin, il surclasse son adversaire dans le ring d'Abu Dhabi (118-110, 117-111, 117-111). 

Le choix de l'embarras début 2023

Dès lors, deux adversaires se dressent face à Dmitry Bivol : Callum Smith et Arthur Beterbiev. Problème : ils doivent s'affronter en 2023 après que le Britannique a battu le Français Mathieu Bauderlique (KO4) dans un combat éliminatoire pour devenir challenger officiel en 2023.

Pour l'heure, le Russe n'a pas encore d'adversaire. Refroidi par son passage en mi-lourds, Canelo Álvarez ne serait pas opposé à une revanche, mais en super-moyens. Bivol n'a pas fermé la porte mais cela le contraindrait de sécher physiquement, et donc perdre une partie de ses aptitudes, contre le patron indiscutable de la catégorie. "Bien sûr, ce serait une motivation suffisante pour moi de faire 168 livres (la limite en super-moyens, soit 76,2kg), mais je dois y réfléchir davantage car je n'ai pas été en 168 depuis de nombreuses années, a-t-il expliqué à Boxing Social. Si ce combat est possible, parlons-en, faisons-le. Je pense que je serai prêt". La tendance serait plutôt à un combat entre Álvarez et John Ryder en super-moyens en mai prochain. 

Le nom de Joshua Buatsi a été cité. En toute logique puisqu'il s'agit de son dauphin en mi-lourds pour la WBA. Problème (bis) : Buatsi est en pole position pour affronter Smith à Liverpool en mars ou avril prochain. Et le vainqueur affronterait Beterbiev qui, lui défiera Anthony Yarde le 28 janvier prochain. 

Malgré une place très élévée dans la hiérarchie toutes catégories confondues (6e pour Ring Magazine, 3e pour Boxrec), Dmitry Bivol pâtit toujours d'un manque de médiatisation et de reconnaissance. Cette distinction pourrait enfin changer la donne. 

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